VATICAN - L'Eglise et les crises humanitaires en Syrie et en Irak, chiffres et visages d'une réponse à 360°

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Cité du Vatican (Agence Fides) – Institutions et réalités de l'Eglise catholique entre 2014 et 2018 ont mobilisé au total plus d'un milliard d'USD afin de répondre aux situations d'urgence humanitaire liées aux conflits ayant dévasté la Syrie et l'Irak. L'aide apportée par le réseau ecclésial s'est adressée sans distinction «  à toutes les personnes dans le besoin  », sans négliger des formes d'assistance et de soutien spécifique destinées aux communautés chrétiennes locales frappées par la crise. Au cours de la seule année 2017, ce sont ainsi quelques 4,6 millions d'hommes, de femmes et d'enfants qui ont reçu une aide grâce aux projets solidaires mis en place par le réseau ecclésial. L'année 2018, pour sa part, peut être qualifiée d'année tournant dans les stratégies d'intervention ecclésiales en faveur de la population de ces régions, avec une progressive diminution des réponses aux urgences et le renforcement des projets et initiatives de plus fort impact à moyen et long terme, en parallèle avec l'évolution du scénario géopolitique en Syrie et en Irak. Telles sont quelques-unes des données fournies par le Rapport de l'enquete sur la réponse des Institutions ecclésiales aux crises syrienne et irakienne, présenté en ce début d'après-midi dans le cadre de la session d'ouverture de la rencontre sur la crise humanitaire en Syrie et en Irak organisée à l'Université pontificale urbanienne par le Dicastère pour le Service du Développement humain intégral de la Curie romaine. Le rapport, préparé par Moira Monacelli, responsable de la Cellule humanitaire pour les crises irakienne et syrienne – a été rédigé sur la base des données fournies par 84 Institutions ecclésiales – 53 Agences caritatives d'inspiration cathiolique, 10 Diocèses de Syrie et d'Irak et 21 Instituts religieux oeuvrant en Syrie, en Irak, au Liban et en Jordanie. Le document fournit un cadre global et unitaire de la réponse du réseau ecclésial à la crise humanitaire syrienne et irakienne outre à préfigurer des «  lignes de réflexion communes et des orientations d'action partagées pour le proche avenir  ».
Une aide capillaire diversifiée
Selon les indications du rapport, en Syrie, ce sont plus de 13 millions de personnes qui se trouvent dans le besoin. Dans ce pays vivent 6,6 millions d'évacués alors que 5,6 millions de personnes ont trouvé refuge dans les pays limitrophes, principalement en Turquie, au Liban et en Jordanie. En Irak, les personnes dans le besoin sont au nombre de 8,7 millions dont plus de 4 millions d'enfants. Dans les sept pays de la zone impliqués dans la crise humanitaire provoquée par les conflits en Syrie et en Irak œuvrent actuellement plus de 5.800 professionnels et plus de 8.300 bénévoles liés à des réalités et instututions ecclésiales catholiques, qui s'ajoutent aux prêtres et religieux présents sur place. En 2017, le réseau ecclésial a utilisé dans le cadre des activités humanitaires au profit de la population plus de 286 MUSD. Ce chiffre a été «  le plus élevé depuis 2014  » et démontre que l'engagement de l'Eglise s'est consolidé au fil des années, s'adaptant à l'évolution des besoins des populations, toujours plus différenciés dans les divers pays.
En 2017, 35% des fonds dépensés l'ont été pour la Syrie, 30% pour le Liban, 17% pour l'Irak et 9% pour la Jordanie. Au cours de cette même année, le secteur d'intervention prioritaire qui a mobilisé le plus de ressources a été celui de l'instruction avec plus de 73 MUSD – dont 45 au Liban – qui a dépassé le montant des fonds destinés à l'aide alimentaire (plus de 54 MUSD). En général, on a assisté à une augmentation du soutien destiné à des «  activités aptes à fournir et renforcer les moyens de subsistance des familles, activités générant des revenus, formation professionnelle, création d'opportunités d'emploi  ». Les estimations relatives à l'année en cours semblent préfigurer une baisse globale des fonds utilisés par rapport à l'année précédente. En 2018, quelques 230 MUSD devraient être destinés aux interventions humanitaires dans la région par le réseau ecclésial mais, pour la première fois, comme l'atteste le rapport, l'action diversifiée et capillaire du réseau ecclésial en faveur des multitudes bousculées par les récents conflits au Proche-Orient se «  projette vers l'avenir y compris en ce qui concerne les activités de réponse à la crise, grâce à la fin de la phase aigue de l'urgence  ». Ainsi, alors que l'instruction demeure le secteur prioritaire d'investissement, les fonds utilisés dans le domaine sanitaire s'accroisent alors que diminuent drastiquement ceux mis en œuvre dans le cadre de l'aide humanitaire.
Migrants et rapatriements
Le rapport publié par le Dicastère pour le Service du Développement humain intégral de la Curie romaine fait également référence aux problèmes liés à la condition des multitudes d'évacués et de réfugiés qui mettent à l'épreuve actuellement les économies et la tenue sociale de différents pays de la zone. «  Ne peuvent pas être sous-estimées – indique le rapport – les tensions intercommunautaires croissantes et il est plus que jamais important de continuer à travailler en faveur de la cohésion sociale, d'un accès équitable aux services publics, d'un soutien aux personnes les plus vulnérables des communautés hotes  ». Pour ce motif également, «  le retour dans leurs communautés d'origine constitue l'un des thèmes centraux de la réponse à la crise et l'un des domaines prioritaires sur lesquels se concentrera l'action de l'Eglise au cours de ces prochaines années  ». Il s'agit d'un phénomène qui, actuellement, «  concerne principalement l'Irak et la plaine de Ninive – dans laquelle la majeure partie des rapatriés est constituée de familles chrétiennes – alors qu'il est plus limité en Syrie  ». (GV) (Agence Fides 13/09/2018)


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