VATICAN - Annuaire Pontifical, parmi les titres attribués au Pape, celui de "Patriarche d'Occident" revient également

jeudi, 11 avril 2024

par Nikos Tzoitis

Rome (Agence Fides) Dans l'Annuaire pontifical 2024, publié par Libreria Editrice Vaticana et disponible à l'achat à partir du mardi 9 avril, la page contenant les titres attribués au Pape François, évêque de Rome, comprend également celui de Patriarche d'Occident. TCette définition avait disparu de la liste des titres pontificaux depuis 2006, à la demande du pape Benoît XVI.
Après cette annulation, le Conseil Pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, alors dirigé par le Cardinal Walter Kasper, a publié un communiqué dans lequel il a notamment précisé que le titre de "Patriarche d'Occident" avait été utilisé en 642 par le Pape Théodore Ier. Plus tard, ce titre s'est imposé aux XVIe et XVIIe siècles, "dans le cadre de la multiplication des titres du pape". Dans l'Annuaire pontifical, il est apparu pour la première fois en 1863.
Le terme 'Occident', poursuit le communiqué, n'est pas destiné à décrire un territoire ecclésiastique, et ne peut être utilisé comme définition d'un territoire patriarcal. Par conséquent, le titre de "Patriarche de l'Occident" - suggéré dans ce document de clarification - "décrirait la relation spéciale de l'évêque de Rome avec cette dernière, et pourrait exprimer la juridiction spéciale de l'évêque de Rome pour l'Église latine". Il a été souligné que la suppression du titre patriarcal se référant à l'évêque de Rome n'impliquait pas la possibilité de "nouvelles prétentions papales" à l'égard des Églises d'Orient, comme l'avaient supposé certaines réactions négatives exprimées par des théologiens et des représentants des Églises orthodoxes face à une telle suppression : il s'agissait plutôt - a-t-on répété - d'exprimer un "réalisme historique et théologique" qui incitait à mettre de côté un titre considéré comme obsolète.

La décision du Pape François de restaurer le titre de "Patriarche de l'Occident" peut être liée à son insistance sur l'importance de la synodalité et à la sollicitude œcuménique qui nous pousse à toujours regarder en arrière vers les premiers siècles du christianisme, lorsqu'il n'y avait pas de lacérations dogmatiques entre les Églises.
Le titre de "Patriarche d'Occident" rappelle aussi d'une certaine manière l'expérience du premier millénaire chrétien, lorsque les cinq Sièges de l'ancienne chrétienté (Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem), malgré leurs histoires et leurs accents spirituels différents, étaient particulièrement importants en raison du lien qui les unissait à la Tradition apostolique. Les relations de ces cinq sièges, en communion, sont apparues structurées dans la pratique que les études sur l'histoire de l'Église définissent comme la "Pentarchie". Comme l'a écrit l'historien Giorgio Morini, les cinq Sièges étaient également reconnues par les puissances impériales comme ayant une responsabilité partagée "pour l'orthodoxie de la foi et le gouvernement de l'Église universelle".

À un moment de l'histoire marqué par la propagation de conflits qui poussent les peuples vers l'abîme d'une troisième guerre mondiale, la sollicitude œcuménique voit comme une occasion propice l'approche du 17e centenaire du Concile de Nicée, qui s'est tenu en 325 après Jésus-Christ. Les chrétiens - comme l'a déjà suggéré le Pape François le 6 mai 2022 - ont l'occasion de se rassembler et de célébrer les 17 siècles écoulés depuis le Concile de Nicée, comme pour un nouveau départ. Précisément en 2025, tous les chrétiens, entre autres, célébreront la Pâque du Seigneur le même jour, le dimanche 20 avril.

Le 31 mars, dimanche de Pâques pour les Églises qui suivent le calendrier grégorien, Bartholomée Ier, Patriarche œcuménique de Constantinople, a souligné dans un discours que : "En ce jour, le message universel de la Résurrection gagne encore en pertinence, car nos frères et sœurs chrétiens non orthodoxes célèbrent aujourd'hui la Résurrection de notre Seigneur d'entre les morts, la Sainte Pâque. Nous avons déjà envoyé nos représentants à toutes les communautés chrétiennes des autres confessions présentes ici, pour leur transmettre les salutations festives de la Sainte Grande Église du Christ et nos félicitations patriarcales. Mais c'est aussi d'ici que nous adressons nos sincères salutations d'amour à tous les chrétiens qui célèbrent aujourd'hui la Sainte Pâque. Nous implorons le Seigneur de gloire pour que la célébration commune de Pâques que nous aurons l'année prochaine ne soit pas une simple coïncidence heureuse, un événement fortuit, mais le début de la définition d'une date commune pour sa célébration annuelle par la chrétienté orientale et occidentale". Dans son discours, le Patriarche Bartholomée a également évoqué le 1700e anniversaire de la convocation du concile œcuménique de Nicée, "qui a notamment abordé la question de la réglementation du moment de la célébration de Pâques". Nous sommes optimistes", a ajouté le Patriarche, "parce qu'il y a de la bonne volonté de part et d'autre. En effet, il est scandaleux de célébrer séparément l'événement unique de la résurrection du Seigneur unique".(Agence Fides 11/4/2024)


Partager: