ASIE/TURKMENISTAN - Favoriser le dialogue interreligieux, le respect et les bons rapports entre chrétiens et musulmans

jeudi, 7 mars 2019 dialogue   christianisme   islam   droits fondamentaux  

Ashgabat (Agence Fides) – « Dialoguer, partager, témoigner : ce sont toutes des attitudes qui portent du fruit. L’affrontement ne sert à rien. Il faut en revanche travailler sur les points communs. C’est ce que j’ai appris au cours de mes 25 années passées en environnement post-soviétique et à majorité musulmane ». C’est ce que raconte à l’Agence Fides le Père Andrzej Madej OMI, missionnaire polonais et Supérieur de la Missio sui iuris du Turkménistan.
Le religieux souligne la relation entre l’islam et le Christianisme. « L’islam reconnait Jésus en tant que prophète. Ceci représente un terrain fertile pour dialoguer et commencer à témoigner ce que le Christ est pour nous : le Fils de Dieu, le Sauveur. Il existe par ailleurs d’autres aspects. Au cours de la fête de Kurban Bairan, par exemple, les musulmans célèbrent le sacrifice d’Abraham. Par ailleurs, Notre-Dame représente un pont important attendu qu’ils la reconnaissent comme mère du prophète Jésus. Nous avons en commun la foi en un Dieu unique, le pèlerinage sur les lieux saints, le jeûne, la miséricorde envers les pauvres et la prière. L’espace dans lequel nous pouvons créer un climat de dialogue et de partage est vaste ».
Le Père Madej explique : « Tout cela, nous en faisons l’expérience au quotidien dans notre mission au Turkménistan. Lorsqu’une personne de foi islamique vint nous trouver et entre dans notre chapelle, nous pouvons remarquer qu’elle a toujours un grand respect du sacré, du Dieu mystérieux et Saint. Nous avons également cette attitude lorsque nous participons aux fêtes islamiques. En outre, lorsque nous rendons visite à des fidèles qui vivent en d’autres villes, nous en profitons souvent pour rendre visite aux responsables islamiques locaux ».
Le Supérieur de la Missio sui iuris raconte que les habitants de l’Asie centrale ont été « frappés par la visite du Pape François aux Emirats arabes unis et par le fait qu’il se rendra prochainement au Maroc, comme le fit [Saint] Jean Paul II. Voir le Successeur de Saint Pierre se rendre dans ces zones, parmi les musulmans, constitue un témoignage qui nous porte des bénéfices et permet de comprendre le Pasteur universel ».
Le Turkménistan compte 5 millions d’habitants à 90% musulmans. La communauté catholique turkmène est composée de deux prêtres des Oblats de Marie Immaculée et de quelques 250 fidèles qui se réunissent dans la chapelle de la Transfiguration du Seigneur dans la capitale, Ashgabat. L’Eglise locale a refleuri en 1997 lorsque Saint Jean Paul II institua la Missio sui iuris. Pendant 13 ans, la présence des Oblats a été admise seulement en tant que « représentation de l’Ambassade du Vatican ». Au début, les rencontres avaient lieu dans les logements de particuliers et la Messe était célébrée en territoire diplomatique, au siège de la Nonciature apostolique d’Ashgabat. En 2010, le gouvernement turkmène a reconnu officiellement la présence catholique. (LF) (Agence Fides 07/03/2019)


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