Gujranwala (Agence Fides) – Une profonde douleur envahit la communauté chrétienne de Gujranwala qui, hier, 6 décembre, a célébré les funérailles du pasteur presbytérien Kamran Michael Naz, tué le 5 décembre par balle à Gujranwala, dans la province du Pendjab, par un agresseur inconnu. Des fidèles de différentes confessions chrétiennes se sont rassemblés et ont pris part à la célébration funéraire, qui s'est tenue dans l'église presbytérienne Saint-Paul à Gujranwala. Ce meurtre a suscité une profonde souffrance et une grande indignation au sein de la communauté, qui s'est ralliée autour de la famille lors d'une cérémonie d'adieu émouvante.
Le pasteur Kamran accompagnait sa fille à l'école, vers 8 heures du matin, le 5 décembre, lorsqu'un homme s'est approché de lui et lui a tiré trois coups de feu dans le dos, avant de s'enfuir. Le pasteur avait déjà reçu des menaces et avait été victime d'un attentat en septembre dernier (voir Fides 22/9/2025). Mais, malgré les intimidations dont il faisait l'objet - et les accusations de « prosélytisme » portées contre lui par certains musulmans - il continuait à accomplir sa mission au service de la communauté avec courage et humilité, comme l'ont souligné les fidèles.
« Cette attaque est particulièrement déchirante car sa fille a assisté au meurtre et est traumatisée. La petite fille a courageusement tenté de frapper le meurtrier avec la canne que l'homme utilisait après avoir subi la première tentative d'assassinat », raconte à l'Agence Fides le père Lazar Aslam, OFM Cap, frère capucin et vice-responsable de la « Commission nationale pour la paix », un organisme qui réunit des représentants de différentes religions . « Malgré les menaces constantes et son handicap, le pasteur Kamran n'a cessé de remplir fidèlement la mission qui lui avait été confiée par Jésus-Christ. Sa mort a traumatisé sa famille et plongé toute la communauté dans le deuil et la peur », souligne le frère.
« Aujourd'hui, nous demandons au gouvernement pakistanais de mener une enquête transparente sur le meurtre du pasteur Kamran et de protéger les personnalités religieuses de premier plan », note-t-il. En attendant, en ce qui concerne les mesures de sécurité, le gouvernement central et les gouvernements provinciaux demandent aux églises et aux institutions chrétiennes d'organiser et de financer elles-mêmes les gardes et les dispositifs de sécurité en vue de la période de Noël.
« Le meurtre du pasteur témoigne de manière bouleversante de l'insécurité croissante dans laquelle vivent les communautés chrétiennes pakistanaises, victimes de discrimination et de haine en raison de leur foi. L'égalité des droits n'est toujours pas garantie et les femmes les plus vulnérables subissent des conversions forcées à l'islam », souligne Aslam, qui appelle à «la mise en place urgente et à l'action efficace de la Commission nationale pour les minorités », que le Parlement pakistanais vient d'approuver et qui devra être mise en place rapidement (voir Fides 5/12/2025).
« Alors que, pendant le temps de l'Avent, nous nous préparons à célébrer la naissance du Christ, prions pour la paix et l'amour que le Christ a apportés à l'humanité. Souvenons-nous dans nos prières de la famille du pasteur Kamran et de tous les chrétiens qui font face à des difficultés, des souffrances, des injustices, des violences », conclut-il.
(PA) (Agence Fides 7/12/2025)