ASIE/INDE - Les réfugiés chrétiens de l’Orissa, une honte à cacher

mercredi, 3 février 2010

Bhubaneswar (Agence Fides) – L’immense souffrance des réfugiés chrétiens de l’Orissa, victimes des violences antichrétiennes qui se sont produites en août 2008, se poursuit. Comme cela a été communiqué à l’agence Fides, par l’Église de l’Orissa, les réfugiés ont été touchés et outragés deux fois : la première fois, quand ils furent chassés de leurs villages à cause de la furie des groupes extrémistes indous qui ont livré aux flammes leurs maisons et leurs propriétés ; la seconde s’est produite durant ces jours, dans la mesure où le gouvernement local de l’Orissa – après avoir longtemps traîné – a finalement autorisé la visite d’une délégation de représentants de l’Union Européenne (UE) dans le fameux district de Kandhamal, théâtre des violences antichrétiennes. La présence des réfugiés installés tant bien que mal au milieu des routes, leurs conditions évidentes de marginalisation et de misère, le manque absolu de toute assistance sociale, l’état d’abandon dans lequel ils se trouvent, auraient été signe évidents de la responsabilité et de l’indifférence du gouvernement local devant cette pénible situation. Les fonctionnaires civils ont donc décidé de “relaver” la zone qui sera visitée par la délégation de l’UE, laquelle arrivera le 4 et 5 février. Et ainsi, environ 100 personnes de 21 familles très pauvres, de 11 villages chrétiens – actuellement installés dans des tentes de fortunes, où ils s’épuisent à survivre – ont été contraintes d’abandonner à la hâte la ville de G Udaigiri, où elles s’étaient établies au lendemain des violences. L’Église locale déclare à Fides : “Ce sont des personnes au bord du désespoir : elles ne peuvent rentrer dans leurs villages car ceux-ci sont abusivement occupés par des extrémistes indous, qui continuent à les menacer ; elles ont dû quitter à l’improviste les camps de réfugiés, fermés par le gouvernement ; ils sont refusés et mis en marge dans les villages ou dans les villes où elles cherchent repos et secours. Elles continuent de subir des vexations, des menaces et des violences”. Maintenant, leur présence est déplaisante au gouvernement de l’Orissa qui veut montrer, à la délégation de l’UE, seulement les maisons reconstruites, en racontant comment la zone de Kandhamal est revenue à une complète normalité et à l’harmonie. “La situation est très grave. Nous avons écrit une lettre à la Commission Nationale pour les Minorités, pour signaler ces nouvelles et évidentes violations des droits de ces réfugiés chrétiens et citoyens indiens” a déclaré à Fides John Dayal, responsable de la All India Christian Council, organisme œcuménique qui défend les droits des minorités religieuses en Inde. “En ce moment, nous n’avons pas de nouvelles sur l’endroit où se sont transférés les réfugiés. Il faut rappeler qu’il y a encore plus de la moitié des 5 600 maisons détruites ou brûlées à Kandhamal à reconstruire”. En attendant, personne ne se soucie de l’emploi de ces gens, premier instrument pour survivre dignement, et de l’instruction de leurs enfants”. (PA) (Agence Fides 3/2/2010 ; 33 lignes, 479 mots)


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