Vicariato Apostolico del Nepal
Katmandou (Agence Fides) – « La situation est désormais relativement calme, il n'y a pas de manifestants dans les rues. Les écoles ont rouvert, tant les écoles publiques que nos écoles catholiques, et la vie suit son cours assez tranquillement. Les gens ont confiance en Sushila Karki, la nouvelle Première ministre qui dirigera un gouvernement de transition pendant environ six mois, jusqu'aux nouvelles élections prévues l'année prochaine. Bien sûr, nous sommes toujours dans une phase d'incertitude et de tension latente », déclare à l'Agence Fides le père Silas Bogati, administrateur apostolique du vicariat du Népal, au lendemain de la vague de protestations qui, depuis le 8 septembre, a bouleversé le pays himalayen. « Nous aussi, en tant que communauté catholique, nous avons confiance en Sushila Karki qui, entre autres, lorsqu'elle était avocate, a défendu dans plusieurs procès un de nos prêtres et plusieurs religieuses qui avaient été injustement accusés », rappelle-t-il. « Nous avons une bonne opinion d'elle et nous avons confiance en son action dans les mois à venir, afin qu'elle agisse conformément à l'État de droit et aux principes démocratiques de justice et de légalité », affirme-t-il.
Concernant l'avenir immédiat, l'administrateur note : « Il semble que, dans les prochains jours, même les partis politiques qui ont dominé la scène ces dernières années souhaitent descendre dans la rue et organiser des manifestations populaires. Espérons que cela ne génère pas davantage de violence ».
À ce stade de l'histoire du pays, observe-t-il, « le mouvement des jeunes, la soi-disant « génération Z », a émergé et a donné un coup de fouet : ces jeunes, aujourd'hui toujours connectés aux réseaux sociaux, ont une conscience profonde et se sentent responsables du développement et du progrès de la nation. Ils le perçoivent comme un devoir, un engagement nécessaire, et c'est certainement positif ». Tout le mouvement repose sur « la conscience de dire « We care », nous nous soucions, nous nous intéressons à notre avenir et à celui de la nation », note le père Bogati, et doit donc « être considéré comme un phénomène positif et utile pour la nation, à condition qu'il se déroule dans le respect de la paix et de la justice ».
À présent conclut le père Bogati, qui dirige une petite communauté d'environ 8 000 âmes sur 33 millions d'habitants, « la position de l'Église catholique népalaise est claire : nous disons « non » à toute forme de violence, nous prêchons et travaillons pour une évolution pacifique de la situation, en espérant un bon gouvernement capable de lutter efficacement contre l'un des fléaux qui affligent le pays : la corruption ».
Entre-temps, le 17 septembre, le pays observe une journée de deuil national pour les victimes des récents troubles. Le gouvernement intérimaire a déclaré « martyrs » ceux qui ont perdu la vie au cours du soulèvement populaire et a annoncé des aides et des indemnisations pour leurs familles. 72 jeunes ont trouvé la mort lors des manifestations de rue de la semaine dernière, à la suite de la répression policière. Des centaines de blessés sont toujours hospitalisés dans différents hôpitaux et la nouvelle Première ministre Sushila Karki leur a rendu visite à l'hôpital de Katmandou, donnant ainsi un signe public clair de son jugement et de son approche politique.
(PA) (Agence Fides 16/9/2025)