AFRIQUE/ZAMBIE - « Les dommages environnementaux causés par l'exploitation sauvage des richesses minières sont une injustice sociale », affirment les évêques

lundi, 1 septembre 2025 environnement   evêques   justice  

Lusaka (Agence Fides) – « Nous sommes extrêmement préoccupés par la pollution et la dégradation de l'environnement qui causent des souffrances aux populations vulnérables, en raison d'intérêts politiques et commerciaux qui ne placent pas la dignité humaine et le bien commun au centre du développement national ». C'est ce qu'écrivent les évêques de Zambie dans leur déclaration pastorale sur la pollution et la dégradation de l'environnement (« On pollution and environmental degradation »).
Publiée le 22 août, peu avant la Journée mondiale de prière pour la création célébrée aujourd'hui, 1er septembre, la déclaration critique « la négligence, qui se manifeste notamment par un manque de contrôle dans l'application des normes environnementales », qualifiée de « défaillance morale qui contredit directement notre devoir chrétien d'être les gardiens de la création de Dieu et de prendre soin de notre prochain, en particulier des plus vulnérables ».
La Zambie est riche en ressources minérales, à commencer par le cuivre (dont elle est le septième producteur mondial) et le cobalt, ainsi que l'or, l'argent, le zinc, les émeraudes et d'autres pierres précieuses. Des gisements d'autres minéraux essentiels à la transition énergétique, tels que le lithium, le manganèse, le nickel et l'uranium, ont également été découverts, mais ils n'ont pas encore été exploités.
Cependant, l'exploitation minière cause de graves dommages à l'environnement. Au début de l'année, le gouvernement de Lusaka a lancé une enquête sur la pollution des rivières, en particulier dans la région du Copperbelt (où l'on extrait du cuivre et du cobalt), à la suite de nombreux incidents de pollution.
Les évêques rappellent qu'« en 2021, Konkola Copper Mines (KCM) a réglé un différend de longue date concernant la pollution avec les communautés vivant à proximité de l'usine d'extraction, après que des matières toxiques rejetées par la mine de Nchabga aient contaminé les rivières et détruit les terres agricoles ». Les activités de KCMM ont également causé de graves dommages environnementaux à la rivière Mushishima et à d'autres zones de la Copperbelt.
« Ces injustices environnementales ont causé des dommages immédiats et à long terme à la santé, détruit les écosystèmes et anéanti les moyens de subsistance des personnes qui vivent de l'agriculture et de la pêche », affirment les évêques, selon lesquels l'agence nationale pour la sécurité environnementale (ZEMA Zambia Environmental Management Agency) « doit être tenue pour responsable ».
Mais les grandes installations minières liées à des intérêts étrangers ne sont pas les seules à causer des dommages environnementaux. « La découverte de filons aurifères dans différentes régions du pays a provoqué une ruée vers l'or », rappelle la déclaration. « À la recherche de revenus dans une économie précaire, des citoyens ordinaires, pour la plupart des jeunes, tentent leur chance à leurs risques et périls », affirment les évêques. « Sans contrôle adéquat, ces mineurs artisanaux risquent d'être ensevelis par l'effondrement de leurs mines improvisées et d'être empoisonnés par le mercure (utilisé pour extraire l'or des roches), en plus de mettre en danger la santé des communautés locales ». Le problème des mines d'or artisanales touche également d'autres pays africains comme le Ghana (où le phénomène est connu sous le nom de « galamsey », voir Fides 16/11/2022 et 8/5/2024).
Les évêques concluent en exhortant le gouvernement à renforcer la réglementation, à responsabiliser les sociétés minières dans la restauration des écosystèmes endommagés et à créer des opportunités sûres et réglementées pour les citoyens, en particulier les jeunes, afin qu'ils puissent bénéficier des richesses naturelles du pays. (LM) (Agence Fides 1/9/2025)



Partager: