VATICAN - Le pallium et l'anneau du Pêcheur, symboles de la mission du Successeur de Pierre

samedi, 17 mai 2025

Vatican Media

Cité du Vatican ( Agence Fides)- La messe « pour l'entrée dans le ministère pétrinien de l'évêque de Rome », célébration par laquelle - comme son nom l'indique - le pape élu commence officiellement son ministère, se compose d'un ensemble de rites qui soulignent la signification particulière des insignes habituels des évêques, à savoir le pallium et l'anneau. Outre leur référence au Christ et à l'Église, pour le Successeur de Pierre, ils évoquent la tâche qui lui a été confiée par le Seigneur ressuscité : « Pais mes brebis » (cf. Jn 21, 15-17).

C'est le pape qui choisit le jour où elle est célébrée. Léon XIV l'a fixée au dimanche 18 mai, dix jours après son élection ; son prédécesseur, le pape François, a choisi le 19 mars, jour de la Saint-Joseph, saint très cher au pape argentin, une semaine après la fin du conclave ; Benoît XVI l'a célébrée le 24 avril, le dimanche suivant immédiatement son élection ; de même, Jean-Paul II, élu le lundi 16 octobre, a fixé la messe d'inauguration de son pontificat au dimanche 22 octobre.

Dans cette liturgie solennelle, les signes, tout comme les textes et les lieux, expriment clairement leur référence au Christ, pierre angulaire de l'Église : « car vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et les prophètes ; et la pierre angulaire, c’est le Christ Jésus lui-même.» (Ep 2, 20 ), et à Pierre, appelé par lui à être le « roc », c'est-à-dire le « fondement » (cf. Mt 16, 18). Et la célébration commence précisément sur la tombe de saint Pierre, pour souligner le lien étroit entre l'Apôtre et son successeur. Devant le Trophæum, sur un plateau, sont placés le Pallium, l'Anneau du Pêcheur et le Livre des Évangiles. Ils sont pris par deux diacres et portés ensemble en procession pour être ensuite déposés sur l'autel (dans ce cas, installé sur le parvis de la basilique vaticane. À côté de celui-ci, le Pape Léon a voulu l'image de Notre Dame du Bon Conseil conservée dans le sanctuaire de Genazzano, sanctuaire où il s'est rendu en prière immédiatement après son élection).

L'imposition du Pallium et de l'Anneau

Après la proclamation de l'Évangile, en latin et en grec, trois cardinaux, un pour chacun des trois ordres (évêques, prêtres et diacres) et provenant de différents continents, s'approchent du pape pour lui imposer le pallium et lui remettre l'anneau du pêcheur.

Le Pallium, très ancienne insigne épiscopale confectionnée en laine d'agneau, est décrit ainsi par Siméon de Thessalonique dans De sacris ordinationibus: « Le Pallium symbolise le Sauveur qui, nous rencontrant comme la brebis perdue, l'a portée sur ses épaules, et prenant notre nature humaine dans l'Incarnation, l'a déifiée, par sa mort sur la croix nous a offerts au Père, et par sa résurrection nous a exaltés ».

Le pallium rappelle également le bon Pasteur (cf. Jn 10, 11), qui prend sur ses épaules la brebis égarée (cf. Lc 15, 4-7), mais aussi la triple réponse d'amour à la demande faite par Jésus ressuscité à Pierre de paître ses agneaux et ses brebis (cf. Jn 21, 15-17).

Dans sa forme actuelle, le pallium est une étroite bande de laine blanche, incurvée au centre afin de pouvoir être posée sur les épaules par-dessus la chasuble, et dotée de deux pans noirs pendants à l'avant et à l'arrière, de sorte que le parement rappelle la lettre « Y ». Il est décoré de six croix noires en soie, une sur chaque extrémité qui descend sur la poitrine et dans le dos, et quatre sur l'anneau qui repose sur les épaules, et est orné, à l'avant et à l'arrière, de trois épingles (appelées acicula) représentant les trois clous de la croix du Christ.

Le pallium est posé par un cardinal de l'ordre des diacres. La formule prononcée fait référence au Christ, « le grand pasteur des brebis », que Dieu a ressuscité d'entre les morts (He 13, 20). Elle est tirée de la confession de Pierre, pour signifier le lien avec l'apôtre qui a reçu du Christ lui-même la tâche spéciale de guider son troupeau. Le nouveau pontife succède à Pierre dans l'Église de Rome.

Après avoir posé le pallium sur les épaules du nouveau pontife, un cardinal de l'ordre des prêtres invoque le Saint-Esprit par une prière spéciale. Ensuite, on remet l'anneau du pêcheur.

Depuis le premier millénaire, l'anneau est également l'insigne propre de l'évêque. L'anneau que reçoit le nouveau pape a toutefois la valeur spécifique d'un anneau-sceau, rappelant la tâche confiée à Pierre de confirmer ses frères : « Et toi, une fois converti, confirme tes frères » (Lc 22, 32). Il est appelé « anneau du Pêcheur » parce que Pierre est l'apôtre pêcheur (cf. Mt 4, 18-19 ; Mc 1, 16-17) qui, ayant cru à la parole de Jésus (cf. Lc 5, 5), a tiré de la barque les filets de la pêche miraculeuse (cf. Jn 21, 3-14).

La remise de l'anneau est effectuée par un cardinal de l'ordre des évêques. Le texte qui accompagne ce geste souligne l'espoir que Pierre n'a pas été déçu lorsqu'il a pris la mer et jeté ses filets, et rappelle que le Christ lui a donné les clés du royaume des cieux. Après avoir souligné que le nouveau Pontife lui succède dans la direction pastorale de l'Église de Rome, l'exhortation de Paul est réitérée, qui indique dans la charité « l'accomplissement de la loi » (Rm 13, 8-10).

La référence explicite à la Lettre aux Romains (« L' espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné », Rm 5,5) vise à rappeler l'enseignement que l'Apôtre a adressé à l'Église de Rome ; est également reprise la célèbre expression avec laquelle saint Ignace d'Antioche s'est adressé à l'Église de Rome, qui « préside dans la charité ». La remise de l'anneau se termine par l'invocation du Saint-Esprit afin qu'il enrichisse le nouveau Pontife de force et de douceur pour conserver les disciples du Christ dans l'unité de la communion. (FB) (Agence Fides 17/5/2025)


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