Missionnaires dans l'amitié du Christ. Le Cardinal Tagle célèbre la messe d'action de grâce pour Saint Newman, Patron de l'Urbanienne

Rome (Agence Fides) - « Frères et sœurs, que notre nouveau Docteur de l'Église et Patron de notre Université nous inspire dans notre vie et dans notre travail en tant qu'Université et en tant que personnes envoyées en mission ».

Telle est la prière et la demande que le Cardinal Luis Antonio Tagle, pro-préfet du Dicastère pour l'évangélisation, a exprimée ce matin dans la chapelle du Collège Pontifical Urbain, bondée de plus de 300 professeurs, étudiants, étudiantes et membres du personnel de l'Université Pontificale Urbanienne. Ils étaient tous réunis pour la liturgie eucharistique d'action de grâce célébrée pour « le don d'un nouveau docteur de l'Église, qui est aussi notre ancien élève et notre patron, Saint John Henry Newman ».

Le Pape Léon XIV a proclamé saint Newman docteur de l'Église à l'occasion de la récente solennité de la Toussaint, et a également disposé sa proclamation comme patron de l'Université Pontificale Urbanienne, en raison du lien particulier qui unit le saint théologien anglais à la communauté de cette université et à tout le dicastère missionnaire.

Aujourd'hui, à l'entrée de la procession des célébrants, toute l'assemblée réunie dans la chapelle du Collège Pontifical Urbain a entonné en anglais l'hymne « Praise to the Holiest In the Height » (« Louange au Très Saint dans les Cieux »), écrit par Newman et vibrant d'émerveillement reconnaissant pour le mystère de l'incarnation du Christ. Pour avoir vu « la chair et le sang qui ont failli en Adam » lutter « à nouveau contre l'ennemi » et « l'emporter ».

Proclamer l'Évangile dans l'amitié du Christ

« La parole de guérison et de libération de Jésus »- a rappelé le Cardinal Tagle au début de son homélie, en s'inspirant du passage de la deuxième épître de Saint Paul à Timothée, parmi les lectures indiquées pour la mémoire liturgique de Newman - « doit être proclamée que la situation soit favorable ou défavorable, qu'elle soit opportune ou non, tant dans les moments et les contextes où il est facile de faire entendre l'Évangile que dans les situations où cela est difficile ». Et « l'œuvre de toute la vie de Newman » a précisément consisté à « proclamer l'Évangile aux personnes de son temps, avec leurs questions et leurs défis « dérangeants ».

Le Cardinal a cité en particulier deux ouvrages du nouveau docteur de l'Église : l'« Essai sur le développement de la doctrine », qui « abordait avec sérieux la question difficile du changement et de l'histoire appliqués à la vie et à l'enseignement de l'Église » , et la « Grammaire de l'assentiment », où « à une époque d'incrédulité croissante, il abordait la question difficile de savoir comment les gens parviennent effectivement à la foi et si cela constitue un acte humainement responsable ».

On devient et on reste chrétien, et on devient aussi missionnaire – a rappelé le Cardinal, s'inspirant du passage de l'Évangile de Jean lu dans la liturgie – non pas par une froide déduction intellectuelle, mais parce qu'on a fait l'expérience de l'amitié du Christ : « Nous entendons Jésus s'adresser à ses disciples d'une manière surprenante. « Je vous appelle mes amis. Pas des serviteurs. Pas des admirateurs. Pas des fans. Des amis. Pas des followers sur Instagram. Des amis ».

“Cor ad Cor loquitur”

L'amitié du Christ fut la source du témoignage chrétien de Newman. Et c'est précisément l'amitié, a souligné le cardinal, qui a donné forme à son témoignage parmi les hommes et les femmes de son temps.
Le dernier sermon prononcé par Newman en tant qu'anglican, avant d'adhérer à l'Église catholique, a rappelé le Pro-préfet du Dicastère missionnaire, était intitulé « The Parting of Friends » (Les adieux des amis), et dans celui-ci, Newman « réfléchit précisément sur Jésus comme véritable ami de ses disciples ». Et « dans un autre sermon, intitulé « The Tears of Christ at the Grave of Lazarus » (Les larmes du Christ sur la tombe de Lazare), Newman médite sur la signification des larmes versées par Jésus pour son ami Lazare et conclut en invitant ses auditeurs à avoir foi dans le fait que, tout comme le Christ était l'ami de Lazare, il l'est aussi pour nous ».

« Partout où il y a foi en Christ », disait Newman dans ce sermon, « il y a Christ lui-même ». Et « rien ne peut nous priver de cette consolation : nous serons certains, par Sa grâce, qu'Il veille sur nous avec amour ».

Motivé par l'amitié du Christ, Newman noua des amitiés tout au long de sa vie. Ses « lettres à ses amis » sont rassemblées dans plus de trente volumes. Il s'impliqua dans l'œuvre de réforme de l'Église anglicane « non pas seul, mais avec un groupe d'amis ». Et lorsqu'il devint catholique, « il choisit de devenir oratorien pour vivre sa foi au sein d'une communauté ». Et lorsqu'il devint cardinal, Newman choisit comme devise « Cor ad Cor loquitur », « Le cœur parle au cœur », image évocatrice de la façon dont le cœur de Jésus parle à ses amis au plus profond de leur cœur. .
Toute la vie de Newman, a souligné le cardinal Tagle, a été « un témoignage de Jésus », dont l'amitié « l'inspirait à être l'ami des autres ».

En suivant les traces de Newman, a suggéré le Cardinal, s'adressant aux professeurs et aux étudiants de l'université pontificale dont il est le grand chancelier, « dans notre enseignement et dans notre recherche, nous pouvons aborder les questions « dérangeantes » de notre temps, des cultures nouvelles et émergentes, à la lumière de l'Évangile, avec courage intellectuel, fidélité créative, patience et charité ». On retrouve également chez Newman, sous des formes qui lui sont propres, le paradigme de « l'Église de proximité » suggéré à maintes reprises par le Pape François : « Tout comme le Seigneur s'est approché de nous par son Incarnation, nous devons nous aussi être une Église de proximité ».

Comme Newman, a conclu le Cardinal Tagle, aujourd'hui encore « nous pouvons être des prédicateurs missionnaires de la Parole », afin que « notre monde puisse connaître la béatitude, la joie transformatrice d'être aimé par Jésus et de lui rendre son amour. Seul un cœur qui parle au cœur de Jésus peut parler au cœur de l'humanité ».(GV) (Agence Fides 12/12/2025).

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