AFRIQUE/SOUDAN - Après 100 jours de guerre au Soudan, la paix semble encore loin

mardi, 25 juillet 2023 guerres   réfugiés  

Khartoum (Agence Fides) - Alors que le conflit soudanais entre dans son centième jour, l'une des deux parties au conflit, les Forces armées soudanaises (SAF), rejette la médiation initiée par l'IGAD (Intergovernmental Authority on Development), l'organisation régionale composée de l'Erythrée, de l'Ethiopie, de Djibouti, du Kenya, de la Somalie, du Soudan, du Sud-Soudan et de l'Ouganda, qui propose le déploiement d'une force d'interposition au Soudan.
Le général Yasser Al-Atta, commandant adjoint des Forces armées soudanaises, a également mis en garde le Kenya contre toute ingérence dans le conflit en cours dans son pays, accusant le président kenyan William Ruto, qui préside le quartet chargé de la médiation dans le conflit soudanais (formé par le Kenya, l'Éthiopie, le Sud-Soudan et Djibouti), d'être "un mercenaire d'un autre pays", sans préciser lequel.
Les SAF accusent depuis longtemps Ruto d'être de mèche avec le général Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemedti, chef des Forces de soutien rapide (RSF), la force paramilitaire avec laquelle l'armée régulière s'est engagée dans le conflit qui a éclaté le 15 avril.
Hier, 24 juillet, les combats se sont poursuivis à Khartoum. Un comité de quartier d'Umbada a déclaré qu'au moins 15 personnes avaient été tuées lors de raids à Omdurman.
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) rapporte que plus de 740 000 réfugiés ont fui le Soudan et sont arrivés dans des conditions précaires dans les pays voisins (Tchad, République centrafricaine, Égypte, Éthiopie et Sud-Soudan). Depuis le début des combats, plus de 3,3 millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays ou se sont réfugiées à l'étranger.
L'affrontement entre les SAF et les RSF risque désormais d'exploser en un conflit plus large impliquant les différentes ethnies du pays et les forces islamistes chassées du pouvoir en 2019 par les deux formations militaires alliées de l'époque, avec la possibilité d'embraser également certains États voisins.
Au Darfour, les RSF sont accusées de mener des opérations de "nettoyage ethnique" contre des groupes ethniques non arabes, tandis qu'au Kordofan-Sud, une faction du groupe rebelle Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord aurait pris le contrôle de plusieurs bases des SAF. (LM) (Agence Fides 25/7/2023)


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