Caritas Sri Lanka
Colombo (Agence Fides) - Le Sri Lanka commence à remonter la pente et à sortir de la pire crise économique des dernières décennies, dans laquelle il a plongé l'année dernière lorsque ses réserves de devises étrangères se sont épuisées et que le pays s'est retrouvé en défaut de paiement. Parmi les mesures drastiques prises, le gouvernement avait restreint les importations de plus de 3 200 articles, alors qu'il a maintenant levé les restrictions à l'importation de 286 articles. Au cours des neuf derniers mois, la situation financière s'est améliorée et l'économie a atteint une certaine stabilité, grâce au prêt de sauvetage de 2,9 milliards USD accordé par le Fonds monétaire international (FMI), qui a eu pour effet de modérer l'inflation (après une flambée qui a causé de graves difficultés à la population), tandis que le pays a commencé à reconstituer ses réserves de change, aidé également par la reprise des recettes du tourisme. Malgré l'atténuation de la crise, le pays doit achever les négociations sur la dette avec ses créanciers d'ici septembre et mettre en œuvre des réformes économiques clés pour placer la reprise sur une trajectoire durable. Selon les prévisions du FMI, l'économie du Sri Lanka se contractera de 3 % en 2023, après une baisse de 7,8 % en 2022, mais devrait renouer avec la croissance en 2024.
Le père Basil Rohan Fernando, prêtre de l'archidiocèse de Colombo et directeur national des Œuvres Pontificales Missionnaires sur l'île du sous-continent indien, nous explique comment la population sri-lankaise vit cette phase de timide reprise : "Après une année très problématique, rapporte-t-il, les analystes parlent maintenant d'une tendance à l'amélioration, grâce à l'aide internationale. Mais nous souffrons toujours du problème de l'instabilité politique et d'un président qui n'a pas de légitimité populaire. De plus, ce revirement n'a pas encore d'effet direct sur la vie des gens, car les biens de consommation essentiels sont encore à des prix très élevés, ce qui met des milliers de familles en difficulté. Par exemple, le coût de l'électricité a augmenté de 200 % depuis l'année dernière et ne semble pas vouloir diminuer. Les pertes d'emploi restent nombreuses, le chômage élevé et les familles luttent pour survivre".
Dans cette situation d'extrême difficulté, ajoute le directeur, "il faut dire que nous constatons un fort retour à Dieu, surtout dans les moments d'épreuve et de souffrance, les gens affluent dans les églises, où ils trouvent un réconfort matériel et spirituel. Les fidèles recherchent avant tout une nourriture spirituelle, tandis que les plus pauvres reçoivent également une aide matérielle". "Certaines paroisses catholiques sont également en difficulté, car les dons des fidèles pour soutenir la vie pastorale ont diminué ou ont complètement cessé, en raison de la crise économique. C'est ainsi qu'un mouvement spontané d'entraide et de solidarité a vu le jour, même au sein des communautés et des paroisses catholiques", note-t-il.
L'activité et la présence de Caritas et d'autres associations et congrégations bénévoles, qui organisent l'aide aux plus pauvres, aux isolés et aux nécessiteux, sont toujours actives et présentes à ce stade, conclut le prêtre. Chaque église est un lieu où l'on offre de la nourriture et où l'on nourrit les nécessiteux. Chaque église et chaque communauté qui tend les bras vers son prochain reste un signe d'espérance parce qu'elle porte Jésus et son message d'amour et de compassion à l'égard de chaque personne". (PA) (Agence Fides 15/6/2023)