AMÉRIQUE/MEXIQUE - Pour un travail décent : transformer la précarité et l'injustice, reconnaître les droits des travailleurs

lundi, 17 avril 2023 travail   droits fondamentaux   exploitation   pauvreté   conférences épiscopales  

Desde la Fe

Mexico (Agence Fides) - Trois Mexicains sur dix, selon l'Encuesta Nacional de Ocupación y Empleo, travaillent dans l'informel, c'est-à-dire sans avoir accès à aucun type de prestations sociales ou de travail. La précarité de l'emploi est accentuée dans les secteurs les plus vulnérables de la population. 85 % des indigènes travaillent dans le secteur informel. Selon l'INEGI (Instituto Nacional de Estadística y Geografía), les femmes gagnent 15 % de moins que les hommes à des postes similaires et ont accès à moins de prestations sociales.
Tels sont les chiffres rapportés dans le dernier numéro de l'hebdomadaire de l'archidiocèse de Mexico "Desde la Fe", qui titre son éditorial "Pour une société aux conditions de travail dignes", reprenant ainsi le thème indiqué par la Conférence épiscopale mexicaine pour la Journée de prière du 16 avril. "Dans un monde où les prix des produits et services de base augmentent comme de l'écume à cause de l'inflation, de plus en plus de personnes sont contraintes d'accepter des conditions de travail précaires pour survivre", souligne Desde la Fe.
Citant la doctrine sociale de l'Église, selon laquelle le travail donne sa dignité à l'homme, l'éditorial nous invite à réfléchir à ce qui se passe lorsque les conditions de travail violent les droits fondamentaux. "Le travail de tous les secteurs de la population doit assurer un salaire décent, donner la possibilité d'épargner et garantir du temps libre, pour des activités culturelles et récréatives. Tant que ce droit ne sera pas une réalité pour tous les Mexicains, nous ne pourrons pas parler d'une véritable lutte contre l'inégalité ou pour le bien-être intégral".
L'hebdomadaire catholique s'associe donc aux intentions de la Conférence épiscopale mexicaine, qui a invité les fidèles à participer à la journée mensuelle de prière du dimanche 16 avril pour demander à Dieu "de transformer la précarité et l'injustice du travail, de reconnaître les droits des travailleurs et les efforts des employeurs". L'épiscopat rappelle que, selon les données de l'organisation Oxfam, le salaire minimum au Mexique est le plus bas des 38 pays membres de l'OCDE. La pandémie du virus Covid-19 a encore aggravé l'insécurité et l'injustice du travail, soulignent les évêques, qui rappellent que selon l'OIT (Organisation internationale du travail), le Mexique a été l'un des pays de la région où la perte d'emplois formels a été la plus importante, avec une baisse de 3,5 % de l'emploi.
L'hebdomadaire catholique appelle à la solidarité dans la prière. Le secteur des entreprises est invité à donner la priorité au bien-être des travailleurs dans le cadre de leurs systèmes commerciaux et le gouvernement à renforcer l'application des droits des travailleurs. Enfin, citant les mots du Pape François, il invite à prier "pour que personne ne manque de travail et que chacun soit rémunéré équitablement et puisse jouir de la dignité du travail et de la beauté du repos".
Selon les chiffres fournis par l'INEGI, la population du Mexique en 2020 était de 126 014 024 habitants. Le taux d'inflation mensuel en mars 2023 était de 0,27 % et le taux annuel de 6,85 %. Le taux de chômage de la population active était de 2,8 % (février 2023).
(SL) (Agence Fides 17/4/2023)


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