ASIE - Délégués réunis pour l'Assemblée synodale : "Il y a toujours de la place sous la tente"

vendredi, 24 février 2023 synode des evêques  

Bangkok (Agence Fides) - L'image de la " tente " qui traverse l'Assemblée du Synode continental qui se tient à Bangkok d'aujourd'hui, 24 février, à demain, est particulièrement adaptée aux peuples et aux cultures asiatiques. Le "gher" ou "yurt" est une tente utilisée comme habitation par les peuples nomades d'Asie centrale, et en Mongolie, elle sert également de lieu de culte et d'église. L'image de l'Église comme "tente" en fait "un lieu de refuge" et exprime le fait que "Dieu peut dresser sa tente partout où souffle l'Esprit de Dieu, y compris dans les lieux de violence, de désordre et de souffrance", ont déclaré les délégués présents à Bangkok, venus de 17 Conférences épiscopales et de 2 Synodes épiscopaux, représentant les 29 pays qui composent la Fédération des Conférences épiscopales d'Asie (FABC). Au cours de cette discussion synodale de trois jours - à laquelle ont participé 6 cardinaux, 5 archevêques, 18 évêques, 28 prêtres, 4 religieuses et 19 laïcs, exprimant le pluralisme du continent asiatique - l'objectif est de souligner que " dans la tente, il y a de la place pour tout le monde ; personne n'est exclu, car c'est une maison pour tous, un espace sacré et sûr ". "L'image de la tente", disent les délégués asiatiques, "nous rappelle aussi que Jésus a planté sa tente au milieu de nous par l'Incarnation, et donc que la tente est aussi un lieu de rencontre avec Dieu et avec les autres". La tente, en tant que "maison commune", nourrit "le sentiment d'appartenance et de partage des croyants, donné par leur baptême commun" et approfondit la conscience de marcher ensemble comme une "communion de communauté".
Tel était le point de départ de l'Assemblée synodale continentale, dont l'eucharistie d'ouverture a été présidée par Mgr Tarcisio Isao Kikuchi SVD, Archevêque de Tokyo et Secrétaire Général de la FABC. Rappelant son expérience pastorale en tant que missionnaire en Afrique, Mgr Kikuchi a évoqué les situations d'extrême pauvreté et de désespoir, souhaitant que "personne ne reste indifférent", car "l'indifférence détruit l'âme de l'humanité", et réaffirmant la vocation de la communauté ecclésiale à être, dans tous les coins du continent asiatique, une source d'espoir et d'amour jaillissant du cœur du Christ.
Le discours d'ouverture des travaux a été prononcé par le Cardinal Mario Grech, Secrétaire Général du Secrétariat du Synode, qui a rappelé aux délégués : "Nous sommes tous des apprenants de la synodalité", les encourageant à être attentifs à toutes les voix au sein de l'Église et mettant l'accent sur le fait qu'"une Église synodale est une Église de l'écoute". Le succès du processus synodal dépend de la participation active du Peuple de Dieu et des pasteurs qui sont "dans une relation constante, permettant aux uns et aux autres de remplir leurs rôles et leurs responsabilités" Le Cardinal a voulu souligner que "l'Eglise de l'écoute" ne doit pas être réduite à une phrase rhétorique, mais doit représenter la pratique d'une communauté qui écoute l'Esprit Saint.
Christina Kheng, de la Commission de méthodologie du Synode, a poursuivi en illustrant le processus synodal mené jusqu'à présent par les Eglises asiatiques au niveau national, en déclarant que "le but de cette consultation n'est pas de produire des documents, mais d'avoir des rêves, de faire naître des prophéties et des visions, de faire fleurir l'espoir, d'inspirer la confiance, de réparer les blessures, de tisser des relations, de réveiller une aube d'espoir, d'apprendre les uns des autres et de créer une ingéniosité rayonnante qui éclairera les esprits, réchauffera les cœurs et donnera de la force à nos mains". Les participants, a-t-il dit, sont appelés à "se rencontrer, dialoguer, construire des relations, grandir en tant que communauté de discernement et faire l'expérience de marcher ensemble dans l'Esprit en tant que peuple de Dieu en Asie".
Anthony James Corcoran SJ, Administrateur Apostolique au Kirghizstan, a parlé de la "spiritualité du discernement", rappelant que "le discernement est un voyage conduit par l'Esprit Saint, une mort suivie d'une résurrection", qui consiste à "laisser aller ses propres plans, certitudes et agenda, afin d'être guidé vers une vie nouvelle par les directions imprévisibles de l'Esprit Saint".
Le père Clarence Devadass, de l'Inde, a enfin rappelé le chemin parcouru par la "Task Force Synode" de la FABC pour produire et publier le projet de document de travail, rédigé pour aider les délégués à "marcher ensemble par la prière pour discerner, discuter et délibérer". Les délégués ont été invités à réfléchir à trois questions : quelle a été leur expérience du processus synodal ? Quelle est leur tâche dans cette Assemblée ? Que pensent-ils de la méthode de la "conversation spirituelle" ? Cette méthode comporte trois étapes : "prendre la parole", "faire de la place à l'autre", "construire ensemble", afin de découvrir ce qui est réellement éclairant pour l'ensemble de l'Eglise.
(PA) (Agence Fides 24/2/2023)


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