Odessa (Agence Fides) - La Caravane de la Paix qui est partie d'Italie il y a deux jours pour manifester sa proximité et sa solidarité avec les victimes de la guerre ukrainienne et pour leur apporter des aides matérielles collectées par les 176 associations qui se reconnaissent dans la coalition StoptheWarNow arrive ce matin à Mykolaiv, ville martyre au nord d'Odessa. Il s'agit d'un convoi réduit pour des raisons de sécurité, mené par les coordinateurs de ces journées au cœur du conflit, Gianpiero Cofano et Tonio Dell'Olio. L'envoyé de la Conférence épiscopale italienne (CEI), Mgr Francesco Savino, voyage également avec eux dans la voiture qui conduit la mini-colonne.
Hier, 27 juin, la caravane de la paix "StoptheWarNow", qui est arrivée à Odessa après un voyage de deux jours, a rencontré des membres du clergé local. Illustrant dans une réunion publique, sous la bannière de l'œcuménisme, le contenu de la deuxième mission en Ukraine du réseau des associations italiennes, le président de la "Pro Civitate Christiana d'Assise", don Tonio Dell'Olio, a coordonné les interventions respectivement d'Alberto Capannini (Communauté du Pape Jean XXIII, coordinateur local), Stanislav Šyrokoradjuk (évêque latin d'Odessa), Mychajlo Bubnij (évêque grec-catholique d'Odessa), Afanasiy (évêque ukrainien-orthodoxe), Francesco Savino (vice-président de la CEI), Père Mykola Slobodyan, Don Roman Krat et Oksana Ukraiinska (Caritas - Spes).
Mgr Savino a rappelé l'importance de la diplomatie, précisément parce que les guerres, a-t-il dit, "sont aussi la mort de la politique et de la diplomatie". Des guerres, "personne ne sort gagnant", a-t-il dit, rappelant ensuite les paroles du Pape et invitant à "prier pour la paix et à faire pour la paix", comme le font les participants du convoi, "animé par des personnes aux sensibilités différentes mais toutes imprégnées du même rêve de paix".
Le mouvement étendu des caravanes dit donc à l'Europe et au monde "qu'il faut mettre fin à la guerre : la guerre n'est jamais la solution mais seulement la destruction, le désespoir, la mort". En conclusion, le représentant de la Conférence épiscopale italienne a demandé : "Quel est le monde que nous allons transmettre à vos enfants ? Nous ne sommes pas là uniquement pour apporter de l'aide, même si l'Église sera toujours prête à faire des dons. Nous sommes également ici pour dire que la non-violence est le seul moyen de résoudre les conflits". Mgr Savino a également apporté les salutations et les encouragements du secrétaire d'État du Vatican, le Cardinal Pietro Parolin, qu'il a rencontré à la veille de son départ.
La discussion a été franche, tout comme les interventions des différents ecclésiastiques ukrainiens qui n'ont pas manqué de souligner les atrocités commises pendant le conflit, la tragédie des personnes déplacées, les violences perpétrées sur les corps même des enfants. "Les estimations officielles parlent de 5 000 morts civils, mais nous savons qu'il y en a beaucoup plus", a rappelé l'évêque grec-catholique d'Odessa Mychajlo Bubnije. Le prélat a ajouté un appel : "Ne vous habituez pas à cette guerre". Les religieux ukrainiens appellent à un plus grand engagement en faveur de la paix, en particulier de la part de l'Europe qui, a remarqué le père Roman Krat, "se contente souvent de dire qu'elle est concernée".
(EG-PA) (Agence Fides 28/6/2022)