ASIE/ TERRE SAINTE - Aux côtés de petits sourds-muets, dans le signe de Paul VI : l'Institut Effetà de Bethléem célèbre son "Jubilé d'or"'

Bethléem (Agence Fides) - Effetà (ou Effatà) en langue araméenne signifie "ouvert". C'est le mot que Jésus utilise pour opérer la guérison du sourd-muet, racontée dans l'Évangile selon Marc : " On lui amena un sourd-muet et on le pria de poser la main sur lui. Il l'emmena à l'écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles et toucha sa langue avec sa salive ; " levant alors les yeux au ciel, il poussa un soupir et lui dit : "Effatà", c'est-à-dire : "Ouvre !". Et aussitôt ses oreilles s'ouvrirent, et le nœud de sa langue se délia, et il parla correctement".
Depuis plus de 50 ans, "Effetà" est également le nom de l'Institut inauguré en 1971 à Bethléem, la ville où Jésus est né, pour s'occuper des enfants sourds-muets de Palestine. L'Institut vient de célébrer son jubilé d'or, après que les restrictions dues à la pandémie de 2021 l'aient empêché de fêter comme il se doit ses 50 premières années d'activité. Et cet anniversaire est l'occasion de renouveler la gratitude devant le miracle quotidien d'une œuvre de charité chrétienne qui, depuis plus de cinquante ans, soulage les problèmes et les difficultés réelles du peuple de Palestine, et permet de rappeler la grande sollicitude avec laquelle le Pape saint Paul VI, après son voyage en Terre sainte en 1964, a soutenu concrètement la création d'œuvres stables et permanentes en faveur des pauvres et des affligés qui vivent aujourd'hui sur la terre de Jésus.
La fondation de l'Institut Effetà trouve son origine dans le voyage de pèlerinage effectué par le Pape Montini en Terre Sainte en janvier 1964. Au cours de ce voyage, le Pontife lombard s'est notamment rendu compte qu'il y avait en Palestine de nombreux garçons et filles sourds-muets qui ne recevaient pas l'aide dont ils avaient besoin, et il a exprimé le désir de voir naître une œuvre expressément dédiée à l'assistance de ces petits. Pour répondre au souhait de Paul VI - selon le récit de ces débuts, repris par les médias du Patriarcat latin de Jérusalem - Sœur Irma Zorzanello, alors Supérieure générale de la Congrégation des Sœurs Enseignantes de Sainte Dorothée Filles des Sacrés Cœurs (en Terre Sainte depuis 1927), "écrivit au Pape Paul VI pour lui offrir un terrain appartenant à la Congrégation avec un bâtiment alors en construction au début de l'actuelle rue Paul VI à Bethléem". Le Pape a accepté l'offre, mais a rendu la propriété à la Congrégation et lui a demandé de s'occuper de la rééducation des enfants palestiniens "malentendants" en construisant sur le terrain une école dotée d'un équipement scientifique adéquat et moderne. Les fonds nécessaires ont été réunis grâce à une collaboration avec la Mission pontificale pour la Palestine. Plus de six ans plus tard, le 30 juin 1971, l'Institut Paul VI est inauguré par le Cardinal Maximilien de Fürstenberg, qui devient peu après Grand Maître de l'Ordre du Saint Sépulcre. Les activités scolaires ont débuté le 6 septembre 1971 avec 25 élèves palestiniens sourds, dont six de Jordanie.
Aujourd'hui, l'institut accueille environ 180 enfants, de la maternelle au lycée, et propose à chacun d'entre eux un programme éducatif complet, comprenant une rééducation sonore et acoustique et un accompagnement individuel.
Mardi 7 juin, à l'occasion des célébrations officielles des 50 premières années d'activité de l'œuvre de miséricorde méritante, Mgr Pierbattista Pizzaballa, Patriarche latin de Jérusalem, a présidé une célébration eucharistique à l'institut, suivie d'une réception au cours de laquelle l'histoire de l'institution a également été retracée.
Le 14 novembre 2011, le Pape Benoît XVI a élevé l'Institut Effetà au rang d'"Institut pontifical Effetà Paul VI" par motu proprio.
L'Institut Effetà représente une autre manifestation éclatante de la sollicitude apostolique des Souverains Pontifes - en particulier Pie XII et Saint Paul VI - envers la souffrance du peuple palestinien. Plutôt que de se limiter à de vagues déclarations de solidarité ou à des gestes d'une portée symbolique abstraite calibrés pour obtenir une visibilité médiatique, les deux successeurs de Pierre mentionnés ci-dessus ont préféré soutenir le lancement d'institutions stables et permanentes pour répondre aux besoins quotidiens du peuple palestinien. La "Mission Pontificale" en Terre Sainte, organisation fondée en 1949 à l'instigation du Pape Pie XII avec l'intention première d'aider les réfugiés palestiniens après la création de l'Etat d'Israël, et l'Université de Bethléem, institution académique dirigée par les Frères des Ecoles Chrétiennes et relancée en tant qu'Athénée dans les années 1970 également à l'instigation du Pape Paul VI comme instrument de formation des jeunes Palestiniens dans la ville où Jésus est né, répondent à ces caractéristiques de l'action concrète.
(GV) (Agence Fides 9/6/2022)

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