EUROPA - Le mouvement pour la paix se tourne vers la Russie

mercredi, 13 avril 2022 paix   guerres  

Assise (Agence Fides) - " Après la marche pour la paix de Lviv, où nous sommes allés porter des aides et ramener en Italie des familles dans le besoin, nous pensons à la Russie. Un nouveau sujet est en train de se former, "StoptheWarNow", qui entend rassembler tout le mouvement non-violent, composé de nombreuses associations et acronymes différents, qui ne se contente pas de manifester contre la guerre, mais qui pense à des actions réelles, à des "invasions pacifiques" qui peuvent répondre aux besoins de ceux qui veulent arrêter le conflit maintenant". C'est ce qu'a expliqué à l'Agence Fides Don Tonio dell'Olio, figure historique du mouvement pacifiste et président de "Pro Civitate Christiana", l'association d'Assise dont le but est d'offrir "accueil et opportunité, sève et souffle, mission et service". Le père Dell'Olio, ancien coordinateur national de "Pax Christi", rappelle des actions historiques telles que le voyage pour la paix effectué à Sarajevo par une importante délégation conduite par Don Tonino Bello (1935-1993), ancien évêque de Molfetta déclaré Vénérable, dont le procès de béatification est en cours. Don Dell'Olio, qui est rentré récemment en Italie après la marche pour la paix de Lviv (voir Fides 2/4/2022 et 4/4/2022), déclare : "Il ne suffit plus de marcher".
Selon le président de "Pro Civitate Christiana", la société civile italienne et européenne a fait ces dernières années un saut qualitatif dans la culture de la paix et s'oppose aujourd'hui à une logique de guerre "qui passe par une augmentation des dépenses militaires dans toute l'Europe, ce qui signifie ensuite une nouvelle course aux armements".
Outre le réarmement, prévient-il, il y a aussi un élément culturel, une logique selon laquelle "mon voisin peut être mon ennemi", et la peur d'être attaqué peut se transformer en agression, comme cela s'est déjà produit. C'est une culture qui ajoute aux aspects psychologiques et prépare le terrain pour une nouvelle guerre, qui n'est plus définie par son nom mais par des déguisements sémantiques tels que "mission de paix" ou "intervention humanitaire". Cependant, la société civile européenne a été en mesure de changer certains paradigmes : l'aide et l'assistance étaient auparavant considérées uniquement comme un soutien aux populations, comme si un conflit était égal à une catastrophe naturelle, un tremblement de terre ou une inondation. La guerre, par contre, peut être évitée et cela n'est possible que si nous regardons vers l'avenir et travaillons pour que l'approche des conflits change complètement et nous nous opposons à ce message qui arrive subrepticement avec le réarmement".
Dell'Olio poursuit : "Le réarmement est le contraire du dialogue. Après tout, Don Milani nous a déjà rappelé qu'après la Seconde Guerre mondiale en Italie, il n'y avait plus de guerres pour défendre le territoire national. C'est pourquoi il y a eu la tromperie des soi-disant "missions de paix" qui étaient en fait des guerres. Il était donc possible de répudier la guerre, comme le dit la Constitution italienne, mais de la faire quand même parce que ce n'était pas la guerre. La société civile peut et doit jouer un rôle", conclut Don Dell'Olio, "car depuis la Seconde Guerre mondiale, la guerre ne se fait pas seulement entre les armées mais entre les peuples, s'il est vrai que dans les conflits modernes neuf victimes sur dix sont des civils. C'est pourquoi nous devons avant tout parler à nos frères ukrainiens et russes, et jouer un rôle actif avec eux pour mettre fin au conflit".
(EG-PA) (Agence Fides 13/4/2022)



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