AMERIQUE/ARGENTINE - Pour les Évêques, les initiatives du gouvernement sur les biocarburants constituent "un net recul de la politique environnementale de l'Argentine".

Buenos Aires (Agence Fides) - Le biocarburant "vaut bien une messe", c'est le titre provocateur d'un article d'un des principaux journaux d'Argentine (El Cronista) qui se réfère à une publication de la Commission épiscopale d'Argentine "Justice et Paix". Malgré la crise économique latino-américaine, l'Argentine reste l'un des principaux producteurs de biocarburants en Amérique du Sud, mais la pression économique interne a poussé les producteurs de biodiesel et de bioéthanol à négocier avec le gouvernement une nouvelle actualisation des prix de leurs biocarburants, qui sont mélangés dans les raffineries de pétrole avec l'essence et le diesel. La volonté officielle est de tenir sa promesse de ne pas augmenter le prix final du carburant aux pompes de distribution jusqu'à la fin de l'année, comme l'ont souligné les responsables directs en mai dernier.
Les propriétaires d'usines qui transforment l'huile de soja, de maïs et de canne à sucre tentent de convaincre le ministère de l'énergie d'améliorer les prix de vente réglementés de juin, qui n'ont pas encore été officiellement publiés et sont gelés depuis mai. Selon El Cronista, l'objectif ultime est que les compagnies pétrolières ne répercutent pas cette éventuelle augmentation de leurs coûts sur les fournisseurs. Mais en parallèle, les producteurs de biocarburants ont secoué l'opinion publique avec une campagne originale.
Sur les réseaux sociaux, certaines figures du secteur ont communiqué que "Dieu est en faveur des biocarburants", en se basant sur le soutien que la Commission nationale "Justice et Paix" de l'épiscopat argentin a apporté à l'industrie, avec une déclaration intitulée "Concernant l'importance des biocarburants." Citant l'encyclique Laudato Si' du Pape François, l'Église argentine a toutefois critiqué le projet du parti gouvernemental (Frente de Todos) qui établit un nouveau régime pour promouvoir le secteur, en réduisant la coupe obligatoire. Pour l'Église, l'initiative du gouvernement représente " un net recul de la politique environnementale de l'Argentine ", comme l'indique le document transmis à Fides, qui porte la date du 2 juin 2021.
"Avec un grand engagement, de nombreux pays ont émis des hypothèses et même augmenté les transformations de leurs systèmes de production ou de transport à la suite de l'Accord de Paris", peut-on lire dans le document des Évêques. Le texte continue : "Contrairement à ces orientations et objectifs, un projet de loi-cadre réglementaire sur les biocarburants a été présenté à la Chambre des députés de la Nation, ce qui implique un net recul de la politique environnementale argentine. En fait, le projet réduit le pourcentage d'utilisation des biocarburants prévu par la législation actuelle. La réduction du pourcentage de biocarburants contredit le principe de progressivité établi par la loi générale sur l'environnement 25675 et l'accord de Paris " réitèrent les Évêques.(CE) (Agence Fides 10/06/2021)

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