AFRIQUE/RD CONGO - Commentaires d’un réseau de missionnaires après la publication du calendrier électoral prévoyant huit élections en deux ans

samedi, 21 février 2015

Kinshasa (Agence Fides) - La Commission électorale nationale indépendante (CENI) de République démocratique du Congo a rendu public le calendrier électoral complet, attendu depuis longtemps. « Il s’agit d’un calendrier très ambitieux – commente dans une note envoyée à l’Agence Fides le Réseau Paix pour le Congo – puisqu’il prévoit de pouvoir organiser l’ensemble des élections en deux ans seulement : les élections directes des députés provinciaux et des conseillers municipaux et de secteur (25/10/2015), les élections directes des Sénateurs nationaux (17/01/2016), des Conseillers urbains, des bourgmestres et des chefs de secteur (20/01/2016), des gouverneurs et des vice gouverneurs (31/01/2016), des maires et des maires adjoints (07/03/2016) et enfin les élections directes du Président de la République et des Députés nationaux (27/11/2016) ».
« Il s’agit d’un programme très dense en rendez-vous électoraux, pour un total de huit élections, directes et indirectes, et l’on est en droit de se demander s’il sera possible de les organiser toutes aux dates prévues, surtout si l’on tient compte du fait qu’en huit ans – du début 2007 à la fin 2014 – seules deux élections ont pu avoir lieu : les élections présidentielles, si fortement contestées et les élections législatives de 2011 » affirme la note. De nombreux observateurs craignent qu’un éventuel retard se vérifiant à une étape déterminée, ne comporte le report des étapes successives. Malgré tout, la CENI a assuré qu’il sera possible de respecter l’ensemble des dates prévues pour chaque élection mais à certaines conditions.
La première concerne la question du financement. En vue de l’organisation de l’ensemble des élections, la CENI prévoit qu’il sera nécessaire de mobiliser 1.145.408.680 USD et assure s’être d’ores et déjà mise d’accord avec le gouvernement sur un plan de mise à disposition de ces fonds. Mais on peut se demander où le gouvernement réussira à trouver cette somme considérable, sachant que le budget national annuel est de 9 milliards de dollars seulement. Différents membres de l’opposition et de la société civile prévoient déjà que cette difficulté d’ordre économique pourra être utilisée comme prétexte par les forces au pouvoir pour suspendre ou repousser l’organisation des élections présidentielles et législatives du 27 novembre 2016.
La seconde condition, d’ordre législatif, concerne l’approbation et la promulgation de la loi en matière de répartition des sièges de la Chambre des Députés nationale en fonction des différentes circonscriptions électorales.
Pour surmonter ces difficultés, l’opposition suggère d’inverser l’ordre des échéances électorales, commençant par l’élection des députés provinciaux, des Sénateurs nationaux et des gouverneurs des provinces en 2015, pour passer ensuite aux élections présidentielles et législatives en 2016 et arriver enfin aux élections municipales et locales après 2016.
S’agissant des difficultés d’ordre économique, le budget électoral, estimé à plus d’un milliard d’USD, devra être revu à la baisse et adapté à la réalité congolaise. « A ce propos, où est passé le matériel – urnes en plastiques, isoloirs, ordinateurs, kits divers etc. – utilisé dans le cadre des élections précédentes ? » conclut la note. (L.M.) (Agence Fides 21/02/2015)


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