ASIE/PAKISTAN - Manifestation de chrétiens à Kasur suite au double meurtre du 4 novembre commis dans une fabrique de briques

lundi, 10 novembre 2014

Kasur (Agence Fides) – Assurer à la justice les agresseurs qui ont tué les époux chrétiens à Kasur le 4 novembre et prendre des mesures immédiates visant à abroger la loi sur le blasphème : telles sont les requêtes formulées par des centaines de chrétiens qui ont manifesté ce jour à Kasur, district dans lequel a eu lieu la tragédie des époux Shahzad Masih et Shama Bibi, brûlés vifs dans un four à briques parce qu’accusés de blasphème. « Le gouvernement a le devoir de protéger le droit à la vie et à la propriété de ses ressortissants » a expliqué à l’Agence Fides l’avocat chrétien Sardar Mushtaq Gill, défenseur des droits fondamentaux présent à la manifestation.
A cet événement, ont également participé des fidèles de toutes les confessions, dont des catholiques et des protestants. Les manifestants ont exposé des pancartes et scandé des slogans contre la persécution religieuse des chrétiens au Pakistan, demandant à ce qu’il soit mis fin aux injustices et aux abus liés aux lois sur le blasphème.
« La police n’est pas parvenue à sauver les deux époux. Souvent, les agents de police déclarent ne pas pouvoir sauver l’accusée de blasphème s’il est chrétien » explique Maître Gill. « Les chrétiens ne seront jamais en sécurité tant que cette loi sera en vigueur. Cette norme représente une grave violation des droits fondamentaux et devrait être abrogée immédiatement » poursuit-il. « Nous demandons que la communauté internationale joue un rôle constructif et efficace à cet égard ».
Les chrétiens ont également fait état de la question de « l’esclavage moderne » au Pakistan. Souvent, les fidèles qui travaillent comme ouvriers dans les grands fours en vue de la fabrication de briques en argile le font « comme esclaves ». Ainsi que cela est arrivé aux époux Shahzad Masih et Shama Bibi, en effet, ils contractent des dettes auprès de leurs employeurs, dettes qu’ils remboursent par des années de travail sans salaire. Il arrive que de telles dettes, gonflées par des intérêts, ne s’éteignent pas après une vie de travail et retombent sur les épaules de leurs enfants. De la sorte, l’esclavage se perpétue pendant des générations. Les organisations chrétiennes demandent à ce que soit interrompue cette pratique illégale et inhumaine. (PA) (Agence Fides 10/11/2014)


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