ASIE/PAKISTAN - Etudiants chrétiens discriminés à l’Université parce qu’ils « n’étudient pas le Coran »

mercredi, 15 février 2012

Islamabad (Agence Fides) – Les étudiants chrétiens qui participent aux examens d’admission dans les universités publiques sont discriminés et désavantagés parce qu’ils « ne connaissent pas le Coran par cœur » : telle est la plainte qui est transmise à Fides par la Commission nationale Justice et Paix des Evêques du Pakistan. La Commission a présenté un recours contre le gouvernement devant la Haute Cour de Lahore demandant à ce que, dans les concours publics, ne soient pas insérées d’indications ou de conditions inhérentes à la religion islamique comme « l’étude du Coran ».
Le cas est né parce qu’un étudiant chrétien, Aroon Arif, ayant obtenu des notes très élevées à l’examen d’admission en Faculté de Médecine de l’Université publique des Sciences de Lahore (les deux épreuves l’ont vu obtenir respectivement une note de 930/1100 et 860/1100), n’est pas parvenu à entrer parce que ses concurrents ont obtenu 20 points supplémentaires grâce à l’épreuve de « connaissance du Coran ».
Selon la Commission et les différents responsables entendus par la Cour, « cette pratique est discriminatoire et viole la Constitution du Pakistan ». « Nous croyons fermement que faire grandir les enfants selon la religion est de la responsabilité des parents ou de la famille et non pas d’un institut universitaire public auquel doit pouvoir accéder tout étudiant quelque soit sa foi religieuse » a déclaré Alexander John Malik, évêque protestant de Lahore, appartenant à « l’église du Pakistan ». L’évêque en question a proposé que, dans le cadre de l’ordonnancement actuel, les églises chrétiennes puissent également, sur la base du principe d’égalité, « 20 points supplémentaires aux élèves chrétiens ». Une autre solution, proposée par un certain nombre de responsables politiques locaux, est d’assigner aux étudiants chrétiens 20 points supplémentaires au travers d’un examen d’informatique.
L’important est de mettre fin à la « discrimination institutionnalisée sur la base de la religion », note la Commission Justice et Paix, « en ôtant les références et les préjudices de nature religieuse dans les curricula éducatifs publics qui devraient se concentrer sur des valeurs humaines universelles ». La Haute Cour de Lahore a examiné le recours en janvier dernier et devrait émettre une sentence prochainement. (PA) (Agence Fides 15/02/2012)


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