Organe d'information des Œuvres Pontificales Missionnaires depuis 1927
Le Cap (Agence Fides) – Depuis 1990, en Afrique du Sud, le taux de mortalité maternel a quadruplé surtout du fait de contrôles prénataux inadaptés, de négligences et de discriminations envers les femmes séropositives. Dans toute l’Afrique sub-saharienne en revanche, ce même taux s’est réduit d’un quart par rapport à la même année. L’Afrique du Sud est passée de 150 morts maternelles en 1990 à 625 en 2010 pour 100.000 enfants nés vivants. Selon Human Rights Watch, le virus du SIDA est l’une des causes principales qui aggravent ce phénomène. Un cadre sérieux, indice de l’état d’abandon du système sanitaire sud-africain, émerge de l’étude « “Stop Making Excuses: Accountability for Maternal Health Care in South Africa » qui évoque notamment le cas de femmes qui arrivent à l’hôpital en pleines douleurs et sont renvoyées à leur domicile sans même être visitées ; d’infirmiers qui les ignorent ou les laissent en attente pendant des heures voire des jours entiers ; de femmes maltraitées physiquement et verbalement par le personnel hospitalier et d’autres encore obligées de changer seules leurs draps ou de transporter leurs enfants à l’intérieur de l’hôpital alors qu’elles sont encore affaiblies par l’accouchement.
Ont également été relevés des cas de femmes séropositives provenant d’autres parties de l’Afrique qui ont subi des discriminations. Selon les autorités sanitaires locales, le dysfonctionnement dépend en particulier du personnel qui, surchargé de travail, n’est pas payé de manière adéquate et se sent démoralisé. En outre, les politiques d’acquisition qui ont monopolisé le contrôle des médicaments, ont privé les hôpitaux de la possibilité d’administrer les médicaments indispensables. Un autre phénomène aggravant consiste dans le manque d’informations relatif aux taux de mortalité maternelle dans le pays. En effet, aucune enquête démographique n’a été effectuée dans le pays depuis 2003. Les résultats seraient dus aux coûts importants mais des pays plus pauvres disposent de statistiques plus récentes. La principale cause de ces morts maternelles est le SIDA mais le Département national de la Santé ne se concentre pas de manière adéquate sur la pandémie. Par exemple, les femmes ne savent pas qu’elles doivent se soumettre à des contrôles prénataux parce que les cliniques sont pleines. (AP) (Agence Fides 05/09/2011)
