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Kinshasa (Agence Fides) – « Si on ne met pas fin à cette régionalisation de la crise, la LRA étendra géographiquement sa nocivité et pourra s’attaquer même aux intérêts des nations au-delà des frontières africaines, en offrant ses sales besognes aux mouvements terroristes bien constitués et virulents, comme Al Qaeda ». C’est le cri d’alarme lancé par S.Exc. Mgr Marcel Utembi Tapa, Archevêque de Kisangani, en République démocratique du Congo face à un groupe d’Ambassadeurs accrédités à Kinshasa qui a rencontré le 9 juin le Réseau régional et interconfessionnel des responsables religieux pour la paix (RRILRP).
Ce réseau est formé par les responsables religieux d’Ouganda, de RDC, du Soudan du Sud et de la République centrafricaine, pays qui sont touchés par les violences commises par l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), un groupe de guérilla qui s’est constitué au cours de la seconde moitié des années 80 dans le nord de l’Ouganda et qui depuis longtemps sévit dans différentes zones d’Afrique centrale. La LRA se livre à des razzias et à des massacres dans les villages, contraignant la population à la fuite. Au cours des raids, les jeunes et les enfants sont enlevés pour étoffer les rangs du groupe, au point que le mouvement en question est désormais multiethnique et multinational.
Mgr Utembi Tapa a réaffirmé la nécessité de trouver une solution pacifique, relançant les négociations de Juba (interrompues depuis 2007) mais il a fait état dans le même temps l’urgence de protéger la population civile au travers de la constitution d’une brigade régionale « disciplinée, motivée et bien équipée ». A la constitution de cette formation militaire, devrait participer l’ensemble des Etats menacés par la LRA afin d’éviter « un agenda caché éventuellement au bénéfice d’une partie ou d’un gouvernement et en défaveur des autres ». Mgr Utembi Tapa a en outre demandé à ce que ceux qui fournissent un soutien logistique à la LRA fassent l’objet de poursuites.
Mgr Utembi Tapa a réaffirmé la disponibilité des responsables religieux à contribuer aux négociations de paix et a enfin adressé un appel afin que l’on aide les populations touchées par la LRA qui n’ont pas encore été prises en charge par les organisations humanitaires. (L.M.) (Agence Fides 15/06/2011)
