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Lahore (Agence Fides) – Le Ministre chargé des Minorités de la Province du Pendjab, le chrétien Kamran Michael, a obtenu la délégation aux finances et a présenté hier la loi de finances devant le Parlement provincial du Pendjab. Au début de son discours, le Ministre a cité l’Evangile, tout comme les Ministres musulmans citent le Coran dans leurs interventions. L’événement a été apprécié par la communauté chrétienne vu que ces jours derniers avaient été caractérisés par des polémiques et des tentatives visant à empêcher le Ministre chrétien de pouvoir agir comme « homme politique à 360° » et de recevoir des délégations concernant différents secteurs au lieu de ne s’occuper que des minorités religieuses. Entre temps, la communauté chrétienne au Pendjab a reçu une mauvaise nouvelle : un tribunal pénal anti-terroriste de Faisalabad a relaxé 70 personnes accusées d’être responsables du massacre de Gojra ville dans laquelle, en août 2009, un quartier chrétien avait été attaqué en masse suite à une fausse accusation de blasphème.
La délégation obtenue par Michael pourrait cependant – ainsi que le notent des sources de Fides au Pendjab – constituer seulement un « alibi » ou une « mesure de façade » afin de démontrer que le gouvernement du Pendjab accorde une place aux minorités religieuses et les respecte. En effet, le Premier Ministre du Pendjab, Muhammad Shahbaz Sharif, est connu pour être proche des groupes islamiques radicaux et le gouvernement provincial « ne fait rien pour endiguer la croissance du radicalisme, en particulier dans le sud du Pendjab » remarquent les sources de Fides.
Des organisations radicales hors-la-loi telles que Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP) poursuivent le recrutement de jeunes en vue d’actes de terrorisme et à leurs côtés – indiquent des sources de Fides alarmées au sein de la société civile – oeuvrent en toute impunité au moins cinq dangereuses organisations islamiques : e-Sahaba Pakistan (SSP), Lashkar-e-Jhangvi (LeJ), Jaish-e-Mohammad (JeM), Harkatul Jihadul Islami (HJI) et Lashkar-e-Taiba (LeT). Le résultat est que quatre districts du Sud du Pendjab (Dera Ghazi Khan, Multan, Bahawalpur et Gojranwala) se trouvent sous la forte influence de groupes terroristes, bannis par l’Etat, qui sont présents également dans le secteur de la formation des enfants et des jeunes au travers d’un réseau dense comprenant au moins 7.000 medersas. Ceci est prouvé par le fait qu’il « existe une forte tendance des jeunes du sud du Pendjab à s’unir aux organisations qui combattent la djihad, la guerre sainte, au Pakistan et en dehors du pays : on en compte au moins 10.000 dans les zones tribales du Pakistan et de l’Afghanistan. Cette situation – remarquent les sources de Fides – plonge ses racines également dans les carences chroniques du système éducatif pakistanais ». (PA) (Agence Fides 11/06/2011)
