AFRIQUE/R.D. CONGO - Les Evêques critiquent la révision constitutionnelle relative à l’élection du Chef de l’Etat

lundi, 14 mars 2011

Kinshasa (Agence Fides) – Les Evêques de la République Démocratique du Congo affirment que la révision de la Constitution a été effectuée « de manière précipitée et sommaire ». L’affirmation fait partie de l’Exhortation « Année électorale : que devons-nous faire ? » élaborée par le Comité permanent de la Conférence épiscopale congolaise (CENCO).
Le 22 janvier, le Président Joseph Kabila a promulgué la loi constitutionnelle qui modifie la norme précédente sur la base de laquelle le Chef de l’Etat était élu au travers d’un scrutin à deux tours. Du fait de la modification constitutionnelle ainsi apportée, les élections présidentielles du 27 novembre prochain seront à un seul tour. La modification constitutionnelle a suscité un vif débat dans le pays et les Evêques ont eux aussi exprimé leur perplexité à son égard (voir Fides 24/01/2011).
Dans le document envoyé à Fides, la Conférence épiscopale rappelle que la Constitution a été élaborée au travers d’un « consensus national laborieusement obtenu » et a été approuvée par la voie du référendum. La révision constitutionnelle, en revanche, écrivent les Evêques, « votée et promulguée en moins de deux semaines, en fin d’une session extraordinaire du Parlement à l’ordre du jour de laquelle elle n’avait pas été inscrite initialement alors qu’elle aurait pu intervenir en toute sérénité, plus tôt, sur base d’une large concertation et d’un débat public et parlementaire ouvert ».
Les Evêques soulignent la préoccupation qu’a fait naître dans le pays cette procédure : « Nous craignons que cette révision ne prélude à d’autres qui conduiraient au retour du monopartisme, à la fin de la démocratie et à l’instauration d’une nouvelle dictature ». Les Evêques notent que « les élections dans beaucoup de pays d’Afrique ont souvent donné le spectacle déplorable de violences, de contestations et de troubles divers » et ils exhortent la RDC à en tirer les leçons de manière à ce que les élections du 27 novembre soient « libres et démocratiques ». (L.M.) (Agence Fides 14/03/2011)


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