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Islamabad (Agence Fides) – « La situation est encore très grave pour des milliers de familles. Pour la reconstruction, il faudra attendre des années. Les chrétiens et les autres minorités religieuses sont les citoyens qui affrontent les plus grandes difficultés pour accéder aux ressources financières » indique à l’Agence Fides le Père Bonnie Mendes, prêtre pakistanais et Directeur du Département Asie de Caritas Internationalis, en traçant un bilan des interventions de solidarité six mois après les fortes inondations qui ont frappé le Pakistan.
Le Directeur déclare à Fides : « Nous sommes encore actuellement au cœur de l’urgence. Plus de 170.000 personnes déplacées séjournent encore dans les camps de réfugiés et certaines zones sont encore recouvertes par les eaux. Ceux qui sont retournés chez eux doivent faire face à la misère et aux maladies. L’assistance est nécessaire afin de garantir la subsistance quotidienne dans la mesure où les maisons et les cultures sont détruites. Il faut de toute urgence reconstruire l’ensemble des habitations et le gouvernement a choisi la solution de la contribution financière ». Cependant, de nombreux observateurs ont signalé le grave problème de la corruption qui afflige l’appareil d’Etat et qui « souvent bloque le flux et l’attribution des aides aux réfugiés ». En outre, « pour les chrétiens et les autres minorités religieuses, il est encore plus difficile d’accéder aux fonds destinés à la reconstruction ».
Le processus de reconstruction en est seulement à ses débuts, remarque le Père Mendes : « Les programmes de la Caritas locale – en collaboration avec Caritas Internationalis – ont distribué des aides pour plus de 20 millions de dollars, se concentrant sur trois zones : la mise en place de villages de toile, l’assistance sanitaire et la subsistance. En outre, dans plus de 130 communautés, la Caritas a réalisé des projets afin de reconstruire des infrastructures telles que des routes et des canaux d’irrigation ».
Le prêtre remarque en outre que les projets réalisés par des ordres religieux tels que les jésuites, les franciscains, les missionnaires de Saint Colomban, les salésiens, les frères de La Salle qui se sont mobilisés afin d’aider les chrétiens et les musulmans aux côtés des personnes et des ONG d’inspiration chrétienne, apportent une contribution valide.
Les Nations Unies ont rappelé que, « six mois après la crise, la situation est encore loin d’être résolue » alors qu’un rapport de l’OXFAM, ONG à caractère international qui assiste plus de 1,9 millions de personnes au Pakistan, affirme qu’actuellement, vues les basses températures, plus de 200.000 cas d’infections pulmonaires ont été enregistrés parmi les réfugiés.
Les inondations ont commencé en août 2010 et ont intéressé les provinces du Khyber Pakhtunkhwa, du Sindh, du Pendjab et du Balochistan, avec de graves conséquences pour la vie de plus de 20 millions de personnes. Dans le cadre de l’urgence et de la reconstruction, l’ONU a lancé un appel aux donateurs afin de recueillir près de 2 milliards de dollars mais, pour l’heure, en ont été accumulés seulement 1,2 milliards soit 56% de la somme prévue. (PA) (Agence Fides 29/01/2011)
