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Abidjan (Agence Fides)- La Côte-d’Ivoire a deux Présidents et deux gouvernements. Alassane Ouattara, qui, selon la Commission électorale indépendante et la communauté internationale, a remporté le ballottage présidentiel du 28 novembre, a prêté serment le 4 décembre en qualité de Président par l’intermédiaire d’une lettre envoyée au Conseil constitutionnel, l’organe compétent en matière de proclamation du vainqueur des élections. Ce même Conseil avait révoqué pour fraudes présumées la victoire originairement accordée à Ouattara par la Commission électorale indépendante, attribuant celle-ci au Président sortant Laurent Gbagbo (voir Fides 04/12/2010). Ce dernier a prêté serment quelques heures auparavant au Palais présidentiel d’Abidjan.
Ouattara a nommé un nouveau gouvernement présidé par le Premier Ministre sortant, Guillaume Soro, qui avait remis son mandat entre les mains de Ouattara avant de se voir confirmé dans ses fonctions. Gbagbo, le soir du dimanche 5 décembre, a nommé quant à lui Gilbert Marie N'gbo Aké, Premier Ministre d’un autre gouvernement. L’Union africaine a envoyé l’ancien Président sud-africain Thabo Mbeki en tant que médiateur.
« La situation est très délicate. Mbeki poursuit sa médiation mais jusqu’ici, elle n’a enregistré aucun signal d’entente parce que Gbagbo et Ouattara demeurent chacun sur sa position » déclare à Fides une source de l’Eglise locale. « L’Eglise catholique s’est offerte de contribuer à la médiation et lance de continuels appels au dialogue et au calme. Hier, S.Exc. Mgr Jean-Pierre Kutwa, Archevêque d’Abidjan et porte-parole du Collectif des chefs religieux pour des élections pacifiées, au cours de la cérémonie de consécration d’une nouvelle église à Abidjan a adressé un appel à Gbagbo et à Ouattara afin qu’ils soient raisonnables et il a invité la population au calme. Mgr Kutwa a rappelé aux fidèles que Dieu n’abandonnera pas la Côte-d’Ivoire et qu’il est encore possible de trouver une solution pacifique » affirme la source de Fides.
La situation demeure tendue même après la révocation du couvre-feu et la réouverture des frontières. « Selon un journal de l’opposition, au cours de ces derniers jours, il y aurait eu au moins 54 morts dans le cadre d’affrontements s’étant déroulés dans différentes zones de la Côte-d’Ivoire. Il s’agit d’une information difficile à vérifier. Pour empêcher la diffusion de nouvelles et de « rumeurs » qui agitent les esprits, le service d’envoi de messages de texte (SMS) à partir des téléphones portables a été bloqué conclut notre source. (L.M.) (Agence Fides 6/12/2010)
