ASIE/SRI LANKA - Droits de l’homme et réconciliation : la société civile en rupture avec le gouvernement

mercredi, 3 novembre 2010

Colombo (Agence Fides) – Un groupe d’organisations non gouvernementales internationales et de secteurs de la société civile du Sri Lanka a refusé de faire partie de la Commission pour la réconciliation nationale, instituée par le gouvernement du président Rajapaksa (dite “Lessons Learnt and Reconciliation Commission”, LLRC), accusant l’exécutif de « manque de crédibilité ». Des associations de calibre international comme “Human Rights Watch”, “Amnesty International” et “International Crisis Group” ont écrit une lettre ouverte au gouvernement, affirmant être disposées à participer à un processus de réconciliation authentique, transparent et crédible, et notant que la Commission est privée de ces requis.
La position des ONG est partagée par de plus en plus d’associations de la société civile – au Sri Lanka et dans d’autres pays asiatiques – qui ces derniers mois ont critiqué l’action du gouvernement, le changement de la constitution, le manque de légalité et de justice dans la société. Selon les organisations promotrices, la Commission non seulement ne répond pas aux exigences minimum d’indépendance et d’impartialité, mais peut aussi devenir un instrument pour garantir l’impunité et pour continuer à abuser des droits de l’homme. Malgré la « litanie des plaintes », enregistrées les mois derniers à cause du manque de respect des droits de l’homme, notent les ONG, aucun progrès n’a été accompli depuis la fin de la guerre civile. Bien que de nombreux témoins aient fourni des preuves sur les violations des droits de l’homme effectuées par l’armée de Colombo, poursuit la missive, la Commission n’a montré aucun intérêt pour enquêter sur ces questions, cruciales pour construire la justice, la paix et le développement dans le pays. Le problème, affirme-t-on, est que les membres de la Commission ne sont pas indépendants, mais sont des représentants gouvernementaux.
Les ONG donnent d’autre part l’alerte pour la vie des témoins qui peuvent être considérés comme des « traîtres », vu qu’ils soutiennent des accusations contre les forces armées, et qui ont donc besoin d’une protection adéquate.
Dans cette situation, et tandis que le pays est encore en « état d’urgence » qui ne garantit pas la légalité normale, et qui punit le dissentiment politique ou d’opinion, il n’y a pas les conditions de base – concluent les ONG – pour mener une enquête sérieuse sur les abus et pour travailler efficacement à la réconciliation. (PA) (Agence Fides 3/11/2010 Lignes 31 Mots 394)


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