ASIE/PAKISTAN - Explosion d’une bombe contre une église dans le Nord-Ouest : deux chrétiens blessés

Peshawar (Agence Fides) - Alarme dans la communauté chrétienne de Peshawar, capitale de la province de Khyber-Pakhtunkhwa (ex-province de la Frontière du Nord-Ouest) au nord-ouest du Pakistan : hier soir, 12 septembre, entre 20h00 et 21h00, l'église luthérienne Saint-Paul dans la ville de Mardan, dans la même province, a été frappée par une explosion qui a causé deux blessés. Les deux sont à l'hôpital, dont l'un dans des conditions assez graves. L'un d'eux était le gardien de l'église. La bombe a été placée près de l'entrée du bâtiment, provoquant des dégâts. Selon des sources locales de Fides, si elle avait explosé de jour elle aurait fait de nombreuses victimes. L'église de Saint-Paul, en effet, se trouve en centre-ville, une zone très fréquentée de par ses activités commerciales, la circulation des véhicules, les personnes qui vont travailler. Ce matin, la police a déjà arrêté quelques suspects. Des sources de Fides de la communauté chrétienne affirment : “C'est un acte d'intimidation envers les chrétiens et leurs activités. Cela a semé la panique dans la communauté”. Le bâtiment appartient à l’“Eglise du Pakistan”, qui est l’union de quatre confessions chrétiennes protestantes : luthérienne, méthodiste, anglicane et presbytérienne. Le diocèse de Peshawar, du “diocèse du Pakistan” a répondu avec rapidité face à l’urgence et aide déjà plus de 1 300 familles déplacées, en particulier chrétiennes hindous, mais aussi des musulmans. Beaucoup de familles chrétiennes ont été accueillies dans l’église de Sainte Marie à Risalpur et dans l’Eglise du Christ à Nowshera, mais les volontaires chrétiens tentent de rejoindre les gens qui se trouvent dans des zones reculées, toujours sans aide. “Leur tâche – note une source de Fides – est rendue difficile par les groupes talibans qui n'acceptent pas l’ingérence”. “Nous sommes confrontés une fois de plus à un acte de violence terroriste par des groupes de talibans qui veulent dicter et affirmer leur pouvoir dans cette province”, a déclaré à Fides Ghulam Dastagir, le coordinateur de la “Commission pour les Droits de l’Homme du Pakistan”, ONG répandue sur tout le territoire national. “Ils continuent les attaques contre les minorités religieuses telles que les ahmadi, les sickh chrétiens et aussi contre les musulmans chiites. Le gouvernement local de la province de Khyber-Pakhtunkhwa semble incapable d’assurer la protection et la sécurité”, poursuit-il. Le terrorisme met en difficulté les travilleurs humanitaires : “De tels événements créent de nouveaux problèmes logistiques pour nous, surtout quand il s’agit d’atteindre les zones reculées. Notre groupe continue ses activités dans la province de Khyber-Pakhtunkhwa, malgré les risques élevés”, dit à Fides Farruk Marwin Parvez, directeur régional de l’ONG chrétienne “Church World Service”. “Les chrétiens au Pakistan sont les victimes de ces attentats. Il faut dire qu’ils sont organisés par des petits groupes d’extrémistes opposés à la paix et l’harmonie. En ces temps difficiles pour le pays, nous voyons de nombreux exemples de solidarité, d’amitié et d’entraide, qui nous donnent plein d’espérance”, a conclut Parvez. (PA) (Agence Fides 13/09/2010 ; 35 lignes, 483 mots)