ASIE/INDE - L’Archevêque de Bangalore au gouvernement : stop aux prédicateurs de haine antichrétienne

vendredi, 20 août 2010

Bangalore (Agence Fides) – Il est urgent d’arrêter au plus vite les prédicateurs de haine qui enflamment les âmes à la violence contre les chrétiens, diffusant de fausses accusations, surtout s’il s’agit d’hommes politiques, de chefs qui représentent la nation : c’est l’Archevêque de Bangalore, Son Exc. Bernard Moras, qui le demande dans une lettre envoyée au Gouverneur de l’état du Karnataka (Inde méridionale), H.R. Bhardawaj, et au Premier ministre du même état, B.S. Yeddyurappa. La missive, parvenue à l’Agence Fides, est la réponse de l’Eglise aux graves déclarations du parlementaire Prahlad Remane – membre du parti nationaliste hindou Barathiya Janata Party (BJP) – qui, dans la journée de l’indépendance de l’Inde, avait lancé de lourdes accusations contre la communauté chrétienne. Le chef a affirmé que parmi les héritages laissés par les colonisateurs anglais à l’Inde « il y a celui d’avoir systématiquement diffusé la semence du christianisme dans le pays ». Une « mauvaise herbe » que Prahlad Remane a invité à « déraciner au plus vite ».
Ces déclarations sont en lien avec les pires affirmations de l’extrémisme hindou, qui a provoqué ces deux dernières années plus de 1.000 épisodes de violence antichrétienne rien qu’au Karnataka, et des massacres dans d’autres états de l’Inde, comme le rappellent des sources locales de Fides.
« Mais pour les massacres en Orissa, il y a eu un soulèvement de l’opinion publique, l’indignation de la communauté internationale, l’intervention du gouvernement fédéral. Au Karnataka, au contraire, grâce à la couverture souterraine du BJP et de la police d’état, il n’y a aucun impact culturel ni émotif sur la population. Souvent il n’y a pas de dénonciations officielles (que la police refuse d’enregistrer), il n’y a pas d’articles ni de services des médias. Tout se passe dans le silence, dans l’indifférence et dans l’impunité, mais la communauté chrétienne vit une souffrance évidente », explique la source de Fides.
C’est pourquoi Mgr Moras et a écrit sans tarder au gouvernement local : « Nous sommes profondément déçus d’apprendre que le parlementaire du BJP Prahlad Remane a diffusé de fausses accusations contre les chrétiens, parlant même de conversions opérées par des moyens frauduleux », affirme le prélat, demandant au gouverneur et au premier ministre d’intervenir au plus vite pour bloquer ces chefs irresponsables qui attentent à la paix dans la société indienne. « Ces relevés faux et injustifiés jettent de l’huile sur le feu des sentiments d’intolérance », note alarmé Mgr Moras, qui a aussi envoyé une copie de la lettre aux autorités fédérales. L’archevêque a souligné que « selon la constitution indienne, les valeurs de pluralisme, laïcité, tolérance, respect mutuel, harmonie », devaient être respectées par tous, surtout par les personnes représentant les citoyens dans les assemblées législatives, au niveau national et fédéral. Ceux-ci « sont appelés à protéger et à garantir les droits constitutionnels de toute la population indienne, sans préjudice de caste, de couleur ou de religion », contribuant à créer la paix et l’harmonie dans la société. (PA) (Agence Fides 20/8/2010, Mots 509 Lignes 39).


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