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Kinshasa (Agence Fides) – « Non aux divisions et aux violences, oui à l’unité dans la diversité ». C’est le sens du message que le clergé du diocèse de Tshumbe, dans la province du Kasai oriental (depuis 2005 province de Sankuru), en République Démocratique du Congo, a adressé à la population dans l’imminence des célébrations du centenaire de l’évangélisation du lieu.
Selon ce que rapporte l’Agence DIA, le clergé de Tshumbe, ainsi que l’évêque local, Mgr Nicolas Djomo (qui est aussi Président de la Conférence épiscopale Congolaise), a décidé de s’adresser à la population après « avoir pris conscience de la nécessité d’adopter une position claire face à la situation qui s’est créée dans notre région, à savoir de tensions sociales fondées sur la fausse division Ekonda (forêt)- Eswe (savane), dont l’origine remonte à 1963 et qui est récurrente, et dont les dernières tristes manifestations datent de mars et avril 2010 à Lodja et à Tshumbe ».
En 1963, incitée par les manœuvres de politiciens sans scrupules, la communauté Tetela s’est divisée entre les Ekonda et les Eswe, selon le lieu d’habitation, la forêt ou la savane. Les tensions avaient débouché sur de violents affrontements qui avaient provoqué des milliers de morts et la fuite en masse de la population. Ces tensions sont restées latentes dans les décennies suivantes. En mars et avril 2010 il y a eu une série d’incidents (plusieurs personnes ont été battues et des habitations ont été incendiées pour des représailles) à Lodja et à Tshumbe.
« Face aux victimes des évènements douloureux de 1963, qui ont provoqué la perte de nombreuses vies et la destruction de propriétés, avec le déplacement en masse de populations entières, nous voulions d’un côté exprimer nos plus profondes condoléances et de l’autre notre désaveu sans équivoque à l’égard des inspirateurs de ces actes mauvais » affirme le message. Se référant aux évènements récents, le document poursuit : « face à de nombreuses tentatives de diviser et de miner l’unité du Sankuru et du peuple Tetela-Kusu dans son ensemble, nous invitons la famille de Dieu à rester unie et forte dans la solidarité ». « En ce qui concerne la diversité qui caractérise notre peuple, nous n’acceptons pas que celle-ci, au lieu d’être un enrichissement, devienne une source constante d’angoisse, de peur et de division ».
Le clergé de Tshumbe dénonce en outre et « repousse avec force les tentatives répétées d’instrumentalisation de l’Eglise et de son personnel ». Pour la clôture du centenaire, le document invite les paroisses, les communautés ecclésiales de base et les familles à organiser des rites de pardon et de réconciliation. « Nous étendons notre prière fervente au Christ, Sauveur du monde, à travers l’intercession de la Vierge Marie, Mère du Rédempteur et Patron de notre diocèse, pour qu’ils nous tienne unis dans la fraternité universelle des enfants de Dieu » conclut le message. (L.M.) (Agence Fides 19/8/2010 Lignes 37 Mots 506)
