AFRIQUE/CONGO RD - Une autre crise dans le nord-ouest du Congo menace la stabilité du pays

vendredi, 11 décembre 2009

Kinshasa (Agence Fides) – Un nouveau front de guerre s’est ouvert dans la République Démocratique du Congo ? C’est ce que demandent les médias et les observateurs internationaux tandis que les nouvelles incertaines et contradictoires continuent d’arriver de Dongo, dans le nord-ouest de la RDC. Depuis la fin octobre, cette zone a été le théâtre de graves violences, dans un premier temps décrits comme des heurts intercommunautaires pour le contrôle de quelques bassins riches en poisson. Le fait qu’un hélicoptère de la MONUC (Mission des Nations Unies au Congo) ait été l’objet de coup de feu (“une arme lourde” a précisé un porte-parole de l’ONU conduit en revanche à penser que dans cette zone aussi il y a une tentative de déstabilisation du pays. L’épisode remonte au 2 novembre, quand un hélicoptère de la MONUC, officiellement en mission humanitaire, a été touché par des projectiles alors qu’il survolait Dongo. Cinq des 25 personnes à bord de l’aéromobile ont été blessées. Sur internet, un communiqué a été publié par un groupe qui se définit comme des “patriotes-résistants”, un indice que la crise de Dongo est beaucoup plus ample qu’un simple conflit intercommunautaire. Le gouvernement de Kinshasa a envoyé dans la zone des renforts militaires et de la police, auxquels se sont joints environ 600 hommes d’un bataillon de commandos, formés par des instructeurs belges. La MONUC a annoncé qu’elle fournira un support logistique à l’armée congolaise. “Même au Kivu et en Ituri, cela a commencé de cette manière” affirme un éditorial du quotidien “Potentiel”, en rappelant les crises qui concernent les deux provinces dans l’est du pays. Présentées en un premier moment comme des heurts (en particulier en Ituri), les deux crises se sont révélées plus complexes et mêlées avec une série d’intérêts politiques, économiques et criminels avec des ramifications internationales très vastes. La crise de Dongo est en train de toucher la République du Congo qui est voisine (connu aussi comme Congo-Brazzaville), où se sont réfugiés plus de 77 000 civils qui fuient les violences, selon le Haut Commissariat de l’ONU pour les Réfugiés (UNHCR). 38 000 autres personnes se sont réfugiées dans différentes localités le long d’une bande de 160 km sur les rives du fleuve Oubangui. Le Programme Alimentaire Mondial a envoyé le 8 décembre, 300 tonnes de nourriture dans un bateau qui a remonté le fleuve. Le niveau d’eau du fleuve est en train de diminuer et l’on craint qu’après le 15 décembre, l’Oubagui ne soit plus navigable, ce qui priverait les organisations humanitaires de l’unique chemin utilisable pour acheminer de l’aide. (L.M.) (Agence Fides 11/12/2009 ; 30 lignes, 425 mots)


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