Khartoum (Agence Fides) – Des drones des Forces de soutien rapide (Rapid Support Forces, RSF) ont frappé la ville d'Atbara, dans le nord du Soudan, visant des infrastructures électriques et d'autres sites, selon les médias locaux. Les drones des RSF ont frappé une sous-station électrique à Atbara, capitale de l'État du Nil, provoquant plusieurs coupures de courant dans tout l'État et dans certaines parties de l'État voisin de la mer Rouge.
Des essaims de drones ont également pris pour cible la centrale électrique d'Al-Maqran. Les défenses aériennes soudanaises ont intercepté plusieurs drones, mais d'autres ont frappé la structure d'Atbara, provoquant un incendie limité et endommageant les principaux transformateurs. Deux agents de la protection civile en poste à la centrale électrique ont été tués, tandis que des coupures de courant ont touché les États du Nil et de la mer Rouge, ainsi que certaines parties d'Omdurman, la ville satellite de la capitale Khartoum. Le 13 décembre, les drones du RSF avaient pris pour cible la base de la Force intérimaire de sécurité des Nations unies pour Abyei (UNISFA) à Kadugli, tuant six Casques bleus bangladais.
La guerre entre les RSF et les forces armées soudanaises (Sudan Armed Forces) qui a éclaté en 2023 ne semble donc pas près de s'arrêter et menace même d'impliquer le Soudan du Sud voisin, dont les exportations pétrolières transitent par Port Soudan. Le 8 décembre, les RSF ont conquis les champs pétrolifères de Babanusa et Heglig dans l'État du Kordofan occidental, à la frontière avec le Soudan du Sud. La prise de ces deux localités stratégiques a été facilitée par un accord entre les parties qui a permis aux militaires des SAF d'évacuer leurs positions (les dernières qu'ils détenaient dans le Kordofan occidental) et de se replier en toute sécurité en passant par le Soudan du Sud. En échange, la sécurité des installations pétrolières a été assurée par l'armée sud-soudanaise. Cependant, les RSF restent dans la zone et une attaque par drone des SAF sur leurs positions près de Heglig a tué sept soldats sud-soudanais le 9 décembre.
L'intervention des militaires de Juba s'explique par le fait que Heglig, en plus d'être un important champ pétrolier, est également le principal nœud de communication pour acheminer le pétrole extrait au Soudan du Sud vers Port Soudan. L'interruption des oléoducs soudanais menace de causer un préjudice énorme à l'économie du Soudan du Sud, déjà déstabilisée par sa guerre civile. (LM) (Agence Fides 18/12/2025)