Antananarivo (Agence Fides) – « Qui gouverne actuellement Madagascar ? C'est la question que se posent les habitants du pays après la fuite du président Andry Rajoelina », déclare à l'Agence Fides le père Cosimo Alvati, salésien ayant une longue expérience missionnaire à Madagascar. Hier, 13 octobre, le chef de l'État a publié un message sur sa page Facebook dans lequel il affirme avoir quitté le pays, affirmant avoir « été contraint de trouver un endroit sûr pour protéger ma vie ». Rajoelina, qui aurait quitté Madagascar à bord d'un avion militaire français, n'a toutefois pas annoncé sa démission.
« En l'écoutant dans son intégralité, cela ressemble à un discours classique de rhétorique malgache », commente le père Cosimo. « Dans le pays, les rumeurs vont bon train sur l'endroit où Rajoelina s'est rendu, mais on sait toutefois que certains de ses collaborateurs se sont réfugiés sur l'île Maurice ».
Dans un deuxième message publié aujourd'hui, 14 octobre, toujours sur son compte Facebook, Rajoelina a annoncé avoir dissous l'Assemblée nationale. « En effet », dit le père Cosimo, « une issue possible à la crise institutionnelle serait de voter une motion de censure contre le président, ce qui le contraindrait à démissionner. Comme le prévoit la Constitution, la motion de censure doit être approuvée à la majorité des deux tiers de l'Assemblée nationale. » Par cette décision, Rajoelina semble vouloir éviter d'être destitué par le Parlement. En cas de démission du président, l'intérim serait assuré par le président du Sénat, puis de nouvelles élections seraient organisées.
« Pendant ce temps, alors que les manifestations des jeunes de la « Génération Z » se poursuivent sur la place du 13 mai dans la capitale Antananarivo, le contrôle de l'armée, de la gendarmerie et de la police a été pris en charge par le général Demosthene Pikulas, tandis que l'Union africaine s'est déclarée prête à jouer un rôle de médiateur. Le Conseil des Églises chrétiennes de Madagascar (FFKM) s'est probablement également mobilisé dans ce sens », conclut le missionnaire.(LM) (Agence Fides 14/10/2025)