Cotonou (Agence Fides) – « Les otages sont toujours aux mains des djihadistes », déclare à l'Agence Fides Mgr Martin Adjou Moumouni, évêque de N'Dali, le diocèse du Bénin sur le territoire duquel se trouve le village de Kalalé, attaqué le 10 septembre par un groupe djihadiste provenant du Nigeria voisin (voir Fides 11/9/2025). Les djihadistes sont retournés au Nigeria en emmenant avec eux six habitants du village qui sont toujours entre leurs mains (voir Fides 12/9/2025).
La population de Kalalé est traumatisée et de nombreux habitants ont fui. C'est pourquoi Mgr Adjou Moumouni raconte : « Dimanche dernier, le 21 septembre, je me suis rendu à Kalalé pour célébrer la messe avec les quelques fidèles qui sont restés. J'ai essayé de les réconforter en leur disant que Jésus n'abandonne jamais son troupeau ».
Selon l'évêque, les conditions de sécurité se sont améliorées après que le gouvernement ait envoyé un important contingent militaire dans la région. « Je dois remercier le gouvernement et l'armée qui ont renforcé la présence militaire dans la région. Nous sommes désormais mieux protégés », affirme-t-il.
À Kalalé, on trouve des religieuses appartenant à la Compagnie de Jésus Sauveur, un ordre d'origine espagnole. « Ce qui me tient à cœur aujourd'hui, c'est de résoudre la question de l'école gérée par les religieuses », affirme l'évêque de N'Dali. « Il s'agit d'un complexe qui comprend une école primaire, un collège et un institut professionnel, fréquenté par des centaines d'élèves, dont la plupart sont musulmans. C'est une présence forte qui témoigne de l'amour du Christ pour tous », souligne Mgr Adjou Moumouni.
« C'est pourquoi je suis inquiet, car les religieuses ont pour l'instant décidé de ne pas rouvrir les portes de l'établissement scolaire », explique l'évêque. « Les religieuses craignent à juste titre qu'en cas de nouvelle attaque des djihadistes, ceux-ci puissent prendre en otage certains élèves de l'école », affirme Mgr Adjou Moumouni, qui se dit toutefois confiant quant à la résolution de cette question. « Nous essayons, en accord avec les autorités civiles et militaires, d'offrir des garanties concrètes de sécurité aux élèves et aux enseignants. Je suis convaincu que nous pourrons bientôt rouvrir l'école », conclut-il.(LM) (Agence Fides 24/9/2025)