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Dakar (Agence Fides)- La traite des êtres humains, en particulier les femmes, dans les pays d’Afrique occidentale, est un phénomène en croissance. C’est ce qui ressort du séminaire régional sur la traite des êtres humains qui a lieu à Dakar, capital du Sénégal, organisé par le Bureau international du Travail et par l’Ambassade française.
Chaque année des milliers de femmes de l’Afrique occidentale sont engagées dans la prostitution autant en Europe que dans les pays de la région. Outre le Nigeria, le pays le plus frappé par le phénomène, les femmes viennent du Cameroun, du Sierra Leone, du Togo et du Ghana.
De véritables réseaux pour le trafic d’êtres humains se sont créés, qui désormais coïncident avec les organisations qui gèrent la prostitution. Quelques prostituées, en outre, une fois payé la dette contractée avec les trafiquants, exploitent à leur tour d’autres femmes, devenant celles que dans le jargon on appelle “les mama”. Ces personnes usent de moyens psychologiques et violents pour avoir la mainmise sur leurs victimes, ayant souvent recours à des pratiques “magiques” inspirées par la tradition religieuse africaine. Les femmes doivent payer aux trafiquants au moins 50.000 dollars pour recouvrer la liberté. Ensuite elles peuvent acheter d’autres jeunes à engager dans la prostitution pour un chiffre qui varie de 7.000 à 10.000 dollars.
Les femmes rapatriées en Afrique depuis l’Europe doivent être protégées des organisations criminelles qui réclament le paiement de la “dette”. Pour cela à Bénin City au Nigeria l’Eglise catholique a organisé un centre pour contrer le phénomène, avec pour but, entre autre, de réinsérer les victimes de la traite dans la société locale (cf Fides 13 avril 2007). Le phénomène de la criminalité transnationale a conduit la Communauté économique des Etats d’Afrique occidentale à constituer un organe centralisé pour coordonner les organes de police de la région. (L.M.) (Agence Fides 11/5/2007 lignes 28 mots 308)
