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Kinshasa (Agence Fides)- Don Richard Bimeriki, curé de la paroisse de Jomba, à Rutshuru, à 70 kilomètres de Goma, chef-lieu du Nord Kivu (Est de la République Démocratique du Congo), est mort samedi 7 avril à l’hôpital Roi Faysal de Kigali, au Rwanda, où il avait été transporté le 12 mars dernier après avoir été gravement blessé à la suite de son agression par des inconnus.
Les funérailles de don Bimeriki ont eu lieu lundi 9 avril à Buhimba, qui se trouve à une dizaine de kilomètres de Goma.
Le 12 mars Don Bimeriki avait été agressé par un groupe d’hommes armés en tenue militaire qui s’étaient introduits dans les locaux paroissiaux. Après avoir demandé au prêtre à boire et à manger, ils avaient tiré sur lui plusieurs coups d’armes à feu. Vu son état grave, don Bimeriki avait été transporté à Kigali pour être soumis à une intervention chirurgicale. Don Bimeriki était justement responsable de l’unique centre hospitalier de la région qui soigne plus de 40.000 personnes. Le centre “Bugusa” de Jomba avait été saccagé pendant les affrontements entre l’armée congolaise et un groupe rebelle tenant tête à Laurent Nkunda. Don Bimeriki avait récemment dénoncé les dommages subis par le centre, qui contraignaient la population à parcourir des dizaines de kilomètres à pied pour rejoindre l’hôpital le plus proche ou pour recourir à la médecine traditionnelle.
Début avril plusieurs députés élus dans le Nord Kivu avaient dénoncé le “règne de la terreur” imposé par des groupes armés qui agissent dans la région et en particulier les crimes commis par la brigade de l’armée déployée dans la zone.
“Après le départ de Jean-Pierre Bemba pour le Portugal, la situation congolaise n’est pas encore stabilisée” dit à l’Agence Fides don Valer Shango, prêtre congolais. Bemba s’était réfugié à l’ambassade sud-africaine de Kinshasa après les affrontements éclatés entre les hommes de sa milice et les troupes du gouvernement, qui ont provoqué presque 600 morts (cf Fides 26 mars 2007). Lundi 9 avril le Sénat congolais, dont Bemba est membre, lui a accordé la permission de se rendre 60 jours au Portugal pour des soins médicaux.
“La situation aux frontières congolaises devient de plus en plus tendue” note le prêtre. “Outre les problèmes connus dans l’Est du pays, où a été tué don Bimeriki, ont surgi des disputes de frontière à l’Ouest avec l’Angola, et même au Sud avec la Zambie, qui revendique certaines zones du Katanga, la région congolaise riche en uranium, cobalt et cuivre. Mon pays continue à être victime de sa richesse” conclut don Shango. (L.M.) (Agence Fides 11/4/2007 lignes 36 mots 436)
