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Rome (Agence Fides) - La croissance du « sensus Ecclesiae » dans les archives.
L’utilisation des archives historiques ecclésiastiques aide à la maturation du « sensus Ecclesiae ». La primauté dans la vie de l’Eglise est donnée aux « Christifideles », c’est-à-dire au « Peuple de Dieu ». Les croyants sont les membres du « Corps Mystique », dont le Christ est la Tête, et forment l’Eglise de « pierres vivantes, « la pierre rejetée, devenue pierre d’angle ». Pour cette raison, leur histoire aussi est « consacrée et, en conséquences, digne d’être rappelée.
Dans ce contexte, les archives sont un lieu ecclésial. Elles témoignent de l’œuvre de l’Eglise dans le passé, que l’on trouve dans les documents qui ont survécu aux vicissitudes historiques. C’est le signe du devenir historique, des changements culturels, du caractère caduc et contingent. Elles racontent l’histoire de la communauté chrétienne, les nombreuses formes de piété, les conjonctures sociales, les situations spécifiques des milieux. Elles appartiennent à la complexité irréductible de l’œuvre de l’Eglise dans le temps pour lesquelles elle est une réalité vivante.
Les archives donnent donc à la communauté des fidèles de notre temps, la perception historique qui aide le développement ecclésial. En effet, « la connaissance en vue de l’action ecclésiale donnée par les archives offre la possibilité d’une adaptation juste des institutions ecclésiastiques aux exigences des fidèles et des hommes de notre temps » (FPAE 1,3). Elles sont déterminantes dans l’œuvre d’inculturation de la foi dans un contexte local ; c’est pourquoi il est opportun « de mettre en valeur les archives… pour croître dans le sens d’une appartenance à un territoire déterminé » (Commission Pontificale pour les Biens Culturels de l’Eglise, Lettre circulaire en conclusion de la II° Assemblée Plénière, 10 novembre 1997). Elles indiquent aussi le tissu qui relie les générations de chaque communauté chrétienne, au point qu’il est important, par exemple, « de faire découvrir aux fidèles leurs propres archives paroissiales, dans lesquelles sont conservés les témoignages des différentes familles et de la vie de la communauté » (ibid.)
Les archives se tournent aussi vers le futur. Sur la base de la conscience de son propre passé, la communauté chrétienne vit chaque jour son propre engagement ecclésial, dans la pleine conscience du devoir de transmettre un héritage pour l’avenir, en assurant des cette manière un moment original de la « Tradition ». La période actuelle doit être revue dans le cadre de l’urgence de la « Nouvelle Evangélisation », en recueillant le trésor d’histoire et d’actualité, où s’expriment le malaise et l’extase de nombreuses générations qui se sont engagées à adhérer au message évangélique.
(+ Mauro Piacenza, Président de la Commission pour les Biens Culturels de l’Eglise, Président de la Commission Pontificale d’archéologie Sacrée.
(Agence Fides, 5 décembre 2006)
