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Rome (Agence Fides) - La transmission ecclésiastique dans la continuité ecclésiale. Les archives historiques ecclésiastiques prennent toute leur valeur en transmettant de génération en génération la vie de l’Eglise. C’est dans la logique de la continuité historique dans la mesure où les archives ecclésiastiques sont le dépôt de la mémoire d’une communauté qui existe toujours aujourd’hui. Elle en souligne les racines et transmet ses différentes formes ecclésiales, ce qui permet de légitimer le présent de s’ouvrir sur le futur. En paraphrasant « une belle réflexion de l’Ecole de Chartres du XII° siècle, nous pouvons dire que nous nous sentons des géants si nous avons conscience, tout en étant des nains [ou des hommes normaux], de nous trouver sur les épaules des générations qui nous ont précédés sous le signe de la foi unique » (FPAC, Proemio).
C’est dans la logique de la « Traditio Ecclesiae », étant donné que la mémoire documentaire n’est pas une volonté d’autocélébration, mais une occasion pour remercier le Seigneur des « grandes choses » qu’il a faites dans son Eglise, malgré la fragilité humaine de ses membres. Tout ce qui a été déposé dans les archives exprime également les périodes de fidélité et d’infidélité, d’engagement caritatif et sa carence, qui ont marqué la vie de chaque communauté chrétienne. L’histoire biblique complexe du « peuple élu », qui rejetait souvent les prévenances du Seigneur, continue dans l’histoire de l’Eglise. Les archives présentent ainsi le lent processus de récapitulation de toutes les choses dans le Christ, qui se poursuit de génération en génération, et non seulement dans chaque individu, jusqu’à la consommation des temps. Pour cela « avoir le culte […] des archives, veut dire par contrecoup, avoir le culte du Christ, avoir le sens de l’Eglise, donner à nous-mêmes et donner à ceux qui verront l’histoire du passage de cette phase de ‘transitus Domini’ dans le monde » (Paul VI, allocution aux archivistes ecclésiastiques, 26 septembre 1963).
L’Eglise se proclamant « experte en humanité », ordonne son action au bien des personnes par un engagement de promotion culturelle et d’évangélisation chrétienne. La conservation respectueuse de l’action pastorale de l’Eglise dans chaque réalité locale (chroniques paroissiales, registres des âmes, livres de comptabilité, etc.) indique le souci des personnes et laisse « entrevoir l’histoire de la sanctification du peuple chrétien dans ses dynamiques institutionnelles et pastorales » (FPAE 1.2). Tout ce qui est rapporté et tout ce qui est omis dans les documents locaux, décrit l’esprit du clergé, l’organisation de la pastorale, l’impact social, la sensibilité des fidèles, afin de tracer une image de la communauté chrétienne et mutation constante.
+ Mauro Piacenza, Président de la Commission Pontificale pour les Biens Culturels de l’Eglise, Président de la Commission Pontificale d’Archéologie Sacrée.
(Agence Fides, 28 novembre 2006)
