AFRIQUE/SOUDAN - Au Soudan, l'agriculture et l'élevage également touchés par la guerre

mercredi, 13 août 2025

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Khartoum (Agence Fides) – Au Soudan, la guerre qui a éclaté en 2023 a provoqué l’une des plus grandes crises humanitaires de notre époque. Le conflit entre les Forces de soutien rapide (RSF) et l’armée régulière a eu des répercussions sur tous les aspects de la vie du pays.
L'élevage et l'agriculture sont parmi les secteurs économiques les plus touchés par le conflit, qui a exacerbé des problèmes et des difficultés déjà évidents avant la guerre.
L'élevage pastoral caractérise l'économie de tout le Sahel, d'est en ouest, en tant que mode d'élevage lié également à l'identité des cultures locales. Il est normal pour les éleveurs de franchir les différentes frontières pour conduire leurs troupeaux d'un pays à l'autre.
Dans le cas du Soudan, l'élevage pastoral a subi davantage de dommages en raison de la guerre, en particulier dans les régions du Darfour et du Kordofan, dans l'ouest du pays.
Les bergers qui ont pu le faire ont trouvé refuge dans d'autres pays comme la République centrafricaine, grâce notamment aux accords sur le pastoralisme transfrontalier signés avec l'Union africaine pour réguler ce phénomène entre les États de la région. Ces accords font partie d'une série de lignes directrices publiées par l'Union africaine en 2022 et qui prévoient la coopération entre les États de tout le continent dans le domaine du pastoralisme.
Pour ceux qui ont quitté le Soudan, la situation dans les autres pays a eu des avantages immédiats pour leurs activités. Le problème s'est posé pour ceux qui sont restés dans les zones touchées par le conflit, en particulier pour les femmes. La diminution de l'élevage a entraîné une baisse de la sécurité alimentaire qui les a également touchées sous forme de violence domestique, de mariages forcés et de mariages précoces, rapporte le journal local Dabanga.
En ce qui concerne l'agriculture, les effets de la guerre se sont fait durement sentir dans le pôle agricole de Managil, dans l'État d'El Gezira, au sud de la capitale Khartoum.
Dans l'État soudanais, les agriculteurs affirment que les fortes baisses de production de leurs champs sont dues à la conquête de la région par les Forces de soutien rapide (RSF). Le problème réside dans le changement de cultures et la baisse de productivité. Comme le dénoncent encore les agriculteurs locaux au journal en ligne Dabanga après la prise de la capitale de l'État, Wad Madani, par les RSF à la fin de 2023, les livraisons de semences et d'engrais qu'ils recevaient en paiement de leurs récoltes ont cessé d'arriver. Une situation aggravée par l'irrégularité des pluies, les crues et les inondations qui détruisent les récoltes et les champs cultivés.
Hussein Saad, représentant de l'Alliance des agriculteurs de Gezira et Managil, dénonce le fait que les conditions de travail étaient meilleures avant le conflit de 2023, non seulement en ce qui concerne l'approvisionnement en semences, mais aussi en ce qui concerne les coûts de production agricole. Pour ceux qui veulent acheter des engrais, les prix ont été multipliés par six, tandis que le coût du labour a triplé. La conséquence la plus évidente est la diminution de la superficie que les agriculteurs peuvent couvrir pour leurs semis annuels, qui est passée d'un demi-million à seulement 150 000 acres pendant la saison estivale.
Tout en soulignant que de nombreux problèmes étaient déjà apparus dans la période immédiatement précédant la guerre, notamment en matière de gestion des ressources en eau, Saad fait remarquer que les RSF, dans les zones sous leur contrôle, ont non seulement réduit les approvisionnements, mais ont également imposé de nouveaux coûts aux agriculteurs. En particulier, elles ont imposé une taxe sur les récoltes de 60 000 livres égyptiennes et, dans certains cas, une amende d'un million 750 000 livres à ceux qui ne la payaient pas. (CG) (Agence Fides 13/8/2025)


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