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Macao (Agence Fides) – La demande d’ouverture de la cause de canonisation du missionnaire salésien Gaetano Nicosia, originaire de Sicile et décédé à Hong Kong à l’âge de 102 ans, a été présentée. C'est ce qu'a annoncé, par édit, l'évêque de Macao, Stephen Lee Bun Sang, à la suite de la demande présentée par le postulateur général, le père Pierluigi Cameroni, après le transfert de compétence du diocèse de Hong Kong à celui de Macao, l'avis favorable des évêques voisins et l'autorisation du Saint-Siège reçue le 21 mai 2025.
Comme le veut la pratique, l'édit a été promulgué afin d'informer la communauté locale de la demande d'ouverture du processus de canonisation, afin que tous les fidèles puissent faire parvenir aux autorités ecclésiastiques toutes les informations en leur possession, favorables ou défavorables, relatives à la renommée de sainteté du Serviteur de Dieu.
Né à San Giovanni la Punta, dans la province de Catane, le 3 avril 1915, Gaetano Nicosia partit comme missionnaire en Chine en 1935 après avoir fréquenté le Collège salésien de Caltagirone. À 16 ans, comme le rapporte le Bulletin salésien de 2018, il avait déjà décidé de devenir salésien et a poursuivi sa formation en Chine : d'abord à Hong Kong, puis à Macao, où il a été ordonné prêtre en 1946, dans la chapelle du séminaire de São José. Au séminaire, il a étudié avec 13 camarades venus de différents pays du monde. Certains d'entre eux mourront en prison pendant la persécution communiste en Chine.
Après 17 ans de travail dans les œuvres salésiennes au service des jeunes et des fidèles à Macao, Hong Kong et en Chine continentale, en août 1963, une demande inattendue est arrivée : l'évêque de Macao a demandé aux salésiens de prendre en charge la léproserie de Ka Ho. Personne, pas même les médecins désignés par le gouvernement, n'osait se rendre dans ce village isolé, accessible uniquement par bateau. Enthousiaste, Gaetano Nicosia partit pour prendre soin de ces personnes qui vivaient dans une région reculée de l'île de Coloane.
Devant lui, il découvrit un lépreux délabré et tellement abandonné que beaucoup se suicidaient en se jetant d'une falaise. Avec l'arrivée du missionnaire, l'endroit fut transformé : les habitations furent rénovées, un réservoir d'eau potable fut créé, une dynamo fut installée pour produire de l'énergie (également utilisée par un village voisin). Une petite ferme fut également créée, avec des cochons, des poules et un potager. Les personnes aptes au travail se rendaient utiles dans les cultures ou l'élevage, fabriquaient des briques et entretenaient les maisons, les routes et les jardins. Grâce à des soins assidus, de nombreux lépreux ont été complètement guéris. En quelques années, le missionnaire salésien, sans se laisser influencer par la peur de la contagion, a redonné leur dignité à ces personnes.
Le missionnaire lui-même se souviendra, dans les dernières années de sa vie, qu'il y avait des magazines missionnaires dans le collège de Caltagirone qu'il avait fréquenté. L'un d'eux montrait la photo d'un lépreux. Il ne pouvait pas la regarder, mais il s'est dit : « C'est une personne comme moi ! Jésus, pardonne-moi ! ». Il vécut ici pendant 48 ans, de 1963 à 2011, aidant nombre d'entre eux à vaincre la stigmatisation dont ils étaient victimes et à se réinsérer dans la société. Parmi les nombreuses œuvres caritatives qu'il accomplit, on peut citer la construction d'une école et d'un hôpital pour personnes handicapées, toujours à Macao.
Il y a quelque temps, il a rencontré le pape François. Le cardinal Joseph Zen l'accompagnait dans son fauteuil roulant. Gravement blessé en 2010, il a été hospitalisé à Hong Kong, où il a reçu des soins particuliers de la part des Petites Sœurs des Pauvres au « St. Mary's Home », où il est décédé le 6 novembre 2017.
L'édit annonçant la demande de canonisation a été transmis par l'évêque de Macao à l'évêché de Hong Kong, à celui de Catane et au patriarcat de Lisbonne. (FB) (Agence Fides 1/8/2025)