Nairobi (Agence Fides) – « Nous voulons demander à tous – au gouvernement, aux dirigeants et aux sphères politiques – de prendre en considération le fait que nous nous soucions de la dignité des jeunes », a déclaré hier dimanche 29 juin Mgr Philip Arnold Subira Anyolo, archevêque de Nairobi, en réponse aux accusations portées contre des représentants religieux catholiques et non catholiques par le ministre de l’Intérieur, Kipchumba Murkomen, d'avoir pris le parti des « anarchistes » et de ne pas avoir dénoncé les violences survenues lors des manifestations de la « Génération Z » du 25 juin en mémoire des victimes des manifestations de l'année dernière contre la loi de finances (voir Fides 21, 25 et 26 juin 2024).
Au cours des affrontements avec la police lors des manifestations de cette année, au moins 16 personnes ont trouvé la mort (voir Fides 26/6/2025).
L'archevêque de Nairobi a souligné que l'Église a à cœur la vie de toutes les personnes : « La vie ne doit jamais être sacrifiée pour quoi que ce soit d'autre, mais pour leur donner un avenir, pour la prospérité de la nation et pour la prospérité des êtres humains ».
Mgr Anyolo a ensuite renouvelé son appel à écouter les jeunes : « Nous devons tous être d'accord, nous tous, les dirigeants du gouvernement, l'Église et les parents, tous ceux qui prennent soin des jeunes, nous devons les écouter, les comprendre et les aider à grandir et à mûrir ».
Des représentants de l'Église anglicane ont également répondu au ministre de l'Intérieur. « Nous accordons la plus haute priorité au bien-être économique de la population. Le coût de la vie est insupportable pour de nombreuses familles. Les jeunes sont au chômage. Les parents ne peuvent pas payer les frais de scolarité. Les entreprises sont en difficulté. Ce ne sont pas seulement des statistiques, ce sont des histoires de souffrance réelle. Le gouvernement doit écouter, agir et réagir rapidement », a déclaré l'évêque anglican de Nyahururu, Samson Gachathi.
« Je sais qu'aucun évêque ou membre de l'Église, catholique ou anglican, ne descendra dans la rue pour défendre la police. Personne ne parlera des blessures infligées aux policiers », avait déclaré Murkomen, selon lequel neuf commissariats ont été attaqués, dont cinq incendiés, et des dizaines de véhicules appartenant à la police, au gouvernement et à des civils ont été détruits. Le ministère de l'Agriculture a également déclaré que plus de 7 354 sacs d'engrais, d'une valeur d'environ 230 000 dollars, ont été volés dans un entrepôt national dans le comté de Meru, à environ 200 kilomètres à l'est de Nairobi, profitant du chaos causé par les manifestations qui ont dégénéré en violences. Ce vol a été qualifié par les autorités kenyanes d'« attaque directe contre la sécurité alimentaire du Kenya ». (LM) (Agence Fides 30/6/2025)