Archdiocese of Mumbai
Rome (Agence Fides) – « C'est l'heure de la paix. Il est temps de mettre fin aux rancœurs anciennes. Nous lançons un appel sincère à la paix au Cachemire. Nous espérons un accord complet et définitif qui serait important non seulement pour l'Inde et le Pakistan, mais aussi pour la paix dans le monde », a déclaré à l'Agence Fides le cardinal Oswald Gracias, archevêque émérite de Mumbai, l'un des cardinaux qui ont participé aux congrégations générales avant le conclave et à la messe d'intronisation du pape Benoît XVI. Le cardinal rappelle les paroles du Pape Léon lors de son premier Regina Coeli : « J’ai accueilli en revanche avec satisfaction l’annonce du cessez-le-feu entre l’Inde et le Pakistan, et je souhaite qu’à travers les prochaines négociations l’on puisse bientôt parvenir à un accord durable », a déclaré le Souverain Pontife.
Le cardinal Gracias explique à Fides les relations entre les deux nations divisées depuis leur indépendance de l'Empire britannique : « Nous sommes frères, nous avons la même culture, les mêmes traditions, les mêmes pensées, les mêmes sentiments. Il est d'autant plus important de s'asseoir et de se regarder dans les yeux pour essayer de résoudre par le dialogue le nœud de la région du Cachemire, qui nous fait souffrir depuis l'indépendance », souligne-t-il. « C'est un ancien conflit territorial qui a causé des guerres, des deuils et des souffrances. De nombreuses années ont passé et aujourd'hui, les dirigeants politiques devraient avoir le courage de la paix, une paix juste et durable. Il faut mettre de côté la haine, la rancœur et les revendications et trouver un accord pour le bien de nos peuples et de l'humanité tout entière », déclare-t-il.
Selon le cardinal, « une nouvelle guerre entre les deux puissances nucléaires pourrait en effet avoir des effets désastreux pour le monde ». C'est pourquoi, note-t-il, « il est dans l'intérêt de la communauté internationale de proposer et d'organiser une médiation » qui « semble nécessaire dans cette situation et qui pourrait impliquer les grandes puissances telles que les États-Unis et la Chine ou être gérée par des institutions internationales, comme l'ONU ». « Quoi qu'il en soit, souligne le cardinal indien, il est urgent de déployer un effort diplomatique qui soit considéré comme neutre par les parties ».
Dans le conflit du Cachemire, rappelle le cardinal, il existe également « un facteur religieux » qui a été influent dès le début. « Le Cachemire est une région à majorité musulmane et l'Inde est une nation à majorité hindoue, un facteur qui a pesé dans les processus historiques, sociaux et politiques du conflit. Mais il appartient aujourd'hui aux dirigeants d'abandonner les dérives du nationalisme religieux et de promouvoir une paix réaliste. Tel est notre souhait ».
« Et pourquoi pas, conclut-il, le Saint-Siège, acteur « tiers » également sur le plan religieux, pourrait être parmi ceux qui facilitent le dialogue et la médiation ».
(PA) (Agence Fides 19/5/2025)