AFRIQUE - Les portables en Afrique : un bilan

mercredi, 18 octobre 2006

Rome (Agence Fides)- La diffusion des portables en Afrique a eu un succès qui a dépassé les prévisions de la plupart des experts en télécommunication. Déjà à la fin des années 90 du siècle dernier, les pays les plus développés du continent, Egypte et Afrique du Sud, ont eu un taux de croissance du nombre de personnes ayant un téléphone portable impressionnant. En ce qui concerne l’Egypte on est passé de 39% en 1997/1998 à 430% en 1998/1999. Si en 1997 les égyptiens en possession d’un portable étaient un peu plus de 65.000 (65.400), en 1999 ils étaient devenus 481.000.
En Afrique du Sud on est passé de 56% en 1997/1998 à 103% en 1998/1999. En 1997 les portables sudafricains étaient au nombre de 1.600.000, devenant 5.260.000 en 1999.
Encore plus impressionnant est le développement de la téléphonie mobile dans les pays d’Afrique sub-saharienne. Le Sénégal a enregistré un taux de croissance de 219% en 1997/1998 et de 167% en 1998/1999. Pour la Côte d’Ivoire ces données sont respectivement de 153% et de 182% pour le Zimbabwe de 387% et de 316%. Mais les données les plus significatives sont celle du Bostwana qui en 1997 n’avait pas encore de réseau de portables et en un an, de 1998 (quand a commencé le service de téléphonie mobile) à 1999, le nombre des clients a augmenté de 422%. Les données relatives à l’Afrique toute entière voient une croissance de 66% en 1997/1998/ et de 116% en 1998/1999.
Ces chiffres ont des explications diverses. En premier lieu l’état délabré du réseau fixe de différents pays africains a poussé les clients à miser sur la nouvelle technologie. Les grandes sociétés de communication n’étaient pas intéressées pour investir dans les téléphones fixes africains à cause de la nécessité de grands investissements auxquels ne correspondent pas de retours importants et sûrs. Sur le marché continental de la télécommunication mobile sont au contraire apparu des opérateurs jeunes et dynamiques qui ont parié sur le succès commercial des nouvelles technologies. En 2000 au moins 80 sociétés étaient opératives dans le secteur.
Un succès dû indubitablement à l’initiative privée qui a, dans plusieurs cas, suppléé aux manques de l’Etat. L’exemple de la République Démocratique du Congo est frappante. Le premier réseau de téléphonie mobile, dans ce qui était appelé Zaïre, est installé dans la capitale de Kinshasa en 1986 à partir d’un opérateur privé. Le réseau s’est ensuite étendu en 1992 à Lubumbashi, à Goma en 1993, à Bukavu en 1996. Cela bien qu’entre temps les structures de l’Etat étaient réduites au collapsus. Au cours des années 90 la guerre civile congolaise a empêché le développement des communications mobiles dans le pays. La société congolaise ne s’est pas découragé et a étendu son réseau à d’autres pays africains : le Burundi (1993), Madagascar en 1994, la République Centrafricaine en 1995, la Zambie et la Côte d’Ivoire (où elle contrôle 85% du marché) en 1996.
Ces premiers développements ont attiré quelques-unes des multinationales des télécommunications qui à partir de 1994 ont introduit en Afrique le standard européen GSM qui est devenu le plus répandu du continent.
Chronologie de l’introduction du portable en Afrique : Tunisie (1985); Afrique du Sud, Zaïre (actuel RDC), Gabon (1986); Egypte (1987); Maurice, Algérie, Maroc (1989); Nigeria, Sénégal, Ghana (1992); Burundi, Kénya (1993); Angola, Cameroun, Gambie, Ghana, Madagascar, Tanzanie (1994, la même année le système GSM est introduit au Maroc, en Afrique du Sud et au Zaïre) ; Bénin, République Centrafricaine, Lésotho, Namibie, Tanzanie, Ouganda, Zambie (1995); Côte d’Ivoire, Malawi, Mali, Congo Brazzaville, Burkina Faso (1996 la même année le GSM est introduit au Sénégal) ; le Mozambique, le Zimbabwe, la Guinée (1997); le Botswana, Cap Vert, l’Ethiopie, le Rwanda, le Soudan, le Swaziland (1998); le Liberia, l’Ethiopie (1999 la même année le GSM est introduit en Algérie, au Cameroun et au Nigéria) (elle continue) (L.M.) (Agence Fides 18/10/2006; lignes 48 mots 598)


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