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Kinshasa (Agence Fides)- “Dans cette dernière étape du processus électoral, la Conférence Episcopale du Congo invite la communauté nationale et internationale, tant qu’il est encore temps, à conjurer le mal parce que le Congo est en danger ». Ainsi les Evêques de la République Démocratique du Congo invitent-ils chacun à la vigilance et au respect des règles démocratiques au moment où le pays s’apprête à voter pour le second tour des élections présidentielles et provinciales (cf Fides 21 septembre 2006). Dans leur message intitulé « La Vérité vous rendra libres, le verdict des urnes dans la transparence », les Evêques revendiquent la liberté d’exprimer leur jugement moral sur les élections chaque fois qu’il est nécessaire de défendre les droits fondamentaux de l’homme ou le salut des âmes. Les membres de la Conférence Episcopale rappellent la volonté d’ « éclairer les consciences des fidèles et d’apporter, dans l’exercice de notre mission prophétique dans la société congolaise, notre contribution à l’édification de l’Etat de droit et à la reconstruction matérielle et morale de notre pays ».
En ce qui concerne le déroulement du premier tour des élections présidentielles (30 juillet 2006), les Evêques expriment leur reconnaissance à « ceux qui ont participé à l’éducation civique et électorale qui a permis à nos concitoyens d’opérer des choix responsables ». Parmi les éléments positifs des élections il y a : “la participation en masse de la population, la diffusion des offices électoraux, le dynamisme des agents électoraux, la logistique efficace, le bon déroulement des opérations de vote et de dépouillement ». Parmi les points faibles il y a « l’irrégularité, les manipulations ou les cas de fraude signalés par différents observateurs, la couverture médiatique inégale, la publication des résultats dans un climat tendu ».
Pour le second tour les Evêques souhaitent que « la vérité des urnes soit acceptée dans le calme et dans la sérénité. Les Ecritures nous disent en effet : « La Vérité vous rendra libres ». (Jn, 8, 32) »
En ce qui concerne les violences qui ont éclaté à Kinshasa en août, parmi les miliciens des deux concurrents au second tour (le Président sortant Joseph Kabila et le vice-président Jean-Pierre Bemba), les Evêques affirment qu’ « il est impératif que les causes qui ont conduit aux violences soient clarifiées si l’on veut garantir la crédibilité et une heureuse conclusion du prochain scrutin. Les deux candidats à la magistrature suprême devront donner la preuve de leur engagement à se débarrasser des milices armées prêtes à prendre la population en otage ».
« Le refus du dialogue sur les règles du jeu, l’achèvement manqué de l’intégration de l’armée, les irrégularités dans le scrutin, la soif de pouvoir pour lui-même, les frustrations accumulées depuis des années, l’intoxication de l’opinion publique de la part de quelques médias et l’intolérance, sont parmi les principales causes des violences ».
Le message mentionne la “balkanisation” du pays comme un danger à éviter: “face à le menace d’une prétendue « fracture entre l’Est et l’Ouest du pays », avec toute la population nous disons non à toute tentative de balkanisation du Congo pour le diviser et l’exploiter. L’intégrité territoriale et la souveraineté nationale ne sont pas négociables. Nous invitons nos concitoyens à se défaire des comportements qui font le jeu de la balkanisation, comme la discrimination sur des bases ethniques et régionales ».
Dans leur appel les Evêques demandent aux électeurs d’aller voter « pour manifester clairement et librement leur choix du Président de la République et des représentants provinciaux » et souhaitent que « les décisions du peuple souverain soit pleinement respectés ». (L.M.) (Agence Fides 6/10/2006 lignes 48 mots 629)
