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Loikaw (Agence Fides) - Le diocèse de Loikaw, capitale de l'État de Kayah, dans l'est du Myanmar, a accueilli avec une célébration empreinte de foi, d'espérance et d'émotion, le nouvel évêque consacré hier, en la fête des saints Pierre et Paul : il s'agit de Mgr Celso Ba Shwe, jusqu'à présent administrateur diocésain. Une foule de fidèles a afflué à Loikaw, où la célébration eucharistique a été présidée par le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Yangon, en présence d'autres évêques birmans et de fidèles qui, malgré les dangers, la difficulté de se déplacer et la grave situation de guerre civile, ont atteint la ville.
"C'est un jour de miracles. C'est le jour de l'espoir, c'est le jour du triomphe de l'Esprit, un Esprit de victoire des ténèbres sur la lumière, de l'espoir sur le désespoir, de la guérison sur les blessures. Que Dieu soit loué pour ce moment. Vous tous, aujourd'hui, êtes témoins de l'action de Dieu à Loikaw", a commencé le cardinal, ému par la présence de tant de fidèles. "Qu'un événement comme celui-ci puisse se produire en ce lieu et en ce moment est l'un des plus grands miracles de la grâce", a-t-il fait remarquer, citant le récit biblique de l'Exode, dans lequel le Seigneur accompagne le peuple en faisant le miracle de faire jaillir l'eau du rocher et la manne du ciel. "Nous nous réunissons ici dans l'espoir que le nouvel évêque nous conduira vers une terre de paix et de réconciliation. Nous avons maintenant un évêque qui a accompagné le chemin de croix de son peuple", a-t-il déclaré.
Mgr Celso Ba Shwe est reconnu comme un "exemple du Bon Pasteur", a-t-il ajouté, "il est déjà le Pasteur qui vit parmi les brebis et qui est là avec l'odeur des brebis, connaissant leurs larmes, leurs blessures, leur dispersion". "Dieu ne l'a pas choisi pour ses talents d'orateur, mais il l'a appelé à témoigner du chemin de croix et à le conduire à la gloire de la résurrection, de l'espérance, de la paix, de la réconciliation et de la reconstruction des communautés", a-t-il ajouté.
Le cardinal a rappelé que, dans l'histoire de l'Église au Myanmar, l'Église de Loikaw est "comme une ville élevée, qui brille par la foi". Les enfants de cette communauté sont devenus des religieux, des prêtres et des missionnaires, envoyés dans le monde entier pour apporter l'Évangile. Il a cité "l'infatigable cher évêque Sotero Phamo", puis "l'évêque Stephen Tjephe, un pasteur simple et affable", décédé prématurément en décembre 2020, prédécesseurs de Mgr Celso. Aujourd'hui, au cours des trois dernières années marquées par la poursuite du conflit, pour Celso "la rue est devenue son autel en partageant la nourriture avec les affamés ; les forêts sont devenues son terrain pour proclamer l'espoir ; les camps de réfugiés sont devenus sa paroisse".
Qu'est-ce qui l'attend aujourd'hui ? "La première tâche est d'affronter le mal avec une foi solide dans le Dieu vivant", a déclaré le cardinal Bo, rappelant l'expérience de l'apôtre Pierre en prison. Bo, rappelant l'expérience de l'apôtre Pierre en prison. "L'ange a conduit Pierre hors de la prison, le guidant vers le salut. Cet événement extraordinaire nous rappelle que Dieu est avec ses serviteurs, même dans les moments les plus sombres" et que "l'évêque, uni à Dieu, sera guidé par Dieu et son Esprit sur son chemin".
La deuxième étape, a ajouté le célébrant, est de vivre la "joie de la souffrance rédemptrice" illustrée par saint Paul lorsqu'il dit que "sa vie a été versée en offrande dans l'amour rédempteur pour son peuple". "Jésus-Christ est le modèle. Vous êtes le messager en ces temps de souffrance", a-t-il déclaré en s'adressant à l'évêque Celso.
Le troisième défi est "d'apporter l'amour à un peuple qui a vu tant de haine" : "La vie d'un évêque est une bataille constante pour la vérité et la justice. Elle exige de la persévérance, de la fidélité et une confiance inébranlable dans la protection du Seigneur", a-t-il noté. "Que Dieu soit votre bon berger dans votre mission de pasteur en ces temps difficiles", a-t-il ajouté en s'adressant au nouvel évêque.
Enfin, Mgr Celso Ba Shwe "sera appelé à réconcilier et à reconstruire là où se trouvent les blessures physiques, spirituelles et psychologiques" dans une situation douloureuse, marquée par la férocité du mal. Il pourra le faire "avec la certitude que ce n'est pas nous qui construisons l'Église, c'est Jésus-Christ qui la construit. Courage donc, Jésus est notre compagnon, notre Seigneur et notre Maître dans cette entreprise qui semble si ardue". Le cardinal Bo a également tenu à mentionner "le rôle des religieux, hommes et femmes, guérisseurs des blessés, qui donnent un témoignage touchant de la charité chrétienne", qui est "le roc sur lequel l'église de Loikaw sera reconstruite".
En conclusion, il a dit aux fidèles : "Malgré toutes les difficultés et les blessures, vous êtes ici avec la même foi pour montrer au monde que rien ne peut vous empêcher d'être le corps du Christ. Vous êtes le corps blessé du Christ, mais au milieu de ces blessures, vous portez, comme Jésus, la grande promesse d'une résurrection pleine d'espoir. Vous êtes une source d'inspiration profonde pour toute l'Église du Myanmar ; souvenez-vous que le Seigneur est avec vous dans votre exode.
Le diocèse de Loikaw, ainsi que les diocèses de Pekhon, Hakha, Kalay et Mandalay, font partie des territoires les plus gravement touchés par le conflit civil qui sévit au Myanmar depuis le coup d'État militaire de 2021. Dans le diocèse de Loikaw, de nombreuses églises et couvents sont actuellement utilisés comme camps pour les personnes déplacées. Comme le rapportent des sources locales de Fides, alors que les combats se poursuivent, plus de 150 000 civils de Loikaw ont été contraints de chercher refuge dans des églises, des camps de réfugiés improvisés ou dans la jungle.
Loikaw est situé dans l'État birman de Kayah, où vit une population majoritairement karenni (ou sino-tibétaine) et où les chrétiens représentent environ 50 % de la population
(PA) (Agence Fides 30/6/2023)
