Dili (Agence Fides) - À l'approche des élections législatives au Timor oriental, prévues pour le 21 mai, et alors que la campagne électorale a commencé dans la plus jeune nation d'Asie, Mgr Norberto do Amaral, évêque de Maliana et président de la Conférence épiscopale du Timor oriental, a appelé, dans un message public, les responsables politiques à promouvoir la paix et à travailler pour la stabilité et le bien commun, au lieu de s'attaquer les uns les autres ou de répandre l'hostilité réciproque.
La nation - dont 97 % des 1,3 million d'habitants professent la religion catholique - a une longue histoire de conflits politiques, et des tensions subsistent entre les anciens combattants de la liberté, qui se sont engagés, sous diverses formes, en faveur de l'indépendance vis-à-vis de l'Indonésie, obtenue en 1999. En 2018, le Timor-Leste a organisé de nouvelles élections, dix mois seulement après celles de 2017, au cours desquelles le leader du Fretilin, Mari Alkatiri, n'avait pas réussi à obtenir une majorité suffisante au parlement pour former un gouvernement.
Les cinq années qui se sont écoulées depuis les élections de 2018 ont été marquées par des bouleversements politiques et par des périodes de cohabitation, d'impasse et de changement de gouvernement, dans un paysage toujours assez instable. Les élections de mai seront une nouvelle confrontation entre le Congrès national pour la reconstruction du Timor (CNRT) de Xanana Gusmão et le Front révolutionnaire pour un Timor oriental indépendant (FRETILIN) de Mari Alkatiri. Dans ce scrutin, qui est la cinquième élection parlementaire du pays depuis 2002, ce sont les deux leaders qui dirigent les deux plus grands partis politiques du pays.
Un élément qui semble devoir peser dans le choix des électeurs est la gestion du champ d'hydrocarbures "Greater Sunrise", situé au large de la côte sud du Timor oriental, qui est crucial pour le développement économique du pays. À ce sujet, un différend de longue date oppose les partenaires de la coentreprise du champ - Timor Gap, Woodside Petroleum et Osaka Gas - sur la question de savoir si le produit extrait du champ doit être traité et transformé dans une installation existante à Darwin (Australie) ou dans une nouvelle installation au Timor-Oriental.
Un autre enjeu, qui donnera lieu à une confrontation politique, est l'adhésion officielle à l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), officiellement acceptée lors du sommet de l'ANASE en novembre 2022. Les conditions définissant le chemin du Timor oriental vers l'adhésion à part entière devraient être présentées lors du prochain sommet de l'Association en mai prochain. Dili participe actuellement aux réunions de l'ANASE en tant qu'observateur.
(PA) (Agence Fides 26/4/2023)