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SMA
Monassao (Agence Fides) - " Ici, dans mon petit hôpital de village, modeste mais digne, le soin du corps et le soin de l'âme se rejoignent ", écrit à l'Agence Fides le Père Davide Camorani, arrivé en Centrafrique le 21 septembre 2021 dans la mission de Monassao, diocèse de Berberati (voir Fides 17/10/2021). "Ici, même si je ne suis pas un amuseur de foule ou un beau parleur, j'arrive à être un prêtre, un infirmier, un médecin. D'une certaine manière, je me suis retrouvé un peu dans l'attitude de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus quand, dans un passage célèbre de l'Histoire d'une âme, elle dit qu'elle ne trouve pas sa place dans l'Église parce qu'elle ne se sent ni apôtre, ni prophète, ni faiseur de miracles, et qu'à la fin elle découvre que son rôle, sa vocation, est d'être amour. En étant ici, j'ai découvert, après de nombreuses questions sur ce que j'allais faire et ce que j'allais devenir, que le secret consiste à faire son travail avec amour, c'est-à-dire en faisant attention à la personne et pas seulement à la maladie. En pensant que mon travail peut offrir une petite aide à ce peuple prostré."
"Dans la paroisse de Monassao, où je me trouve, au milieu des Pygmées, qu'on appelle ici Bayaka, il y a beaucoup structures, grâce au travail de ceux qui étaient là avant moi. L'une des plus importantes est certainement le petit hôpital territorial qui est devenu ma responsabilité. Grâce à mon diplôme, il a pu se développer, passant de Poste de Santé à Centre de Santé, grâce à la présence, comme on dit ici, de personnel qualifié, c'est-à-dire de diplômés. Le travail de santé occupe une grande partie de mon temps. La partie la plus significative de mon travail, celle qui me met en contact quotidien avec les gens et qui me permet aussi d'accompagner le personnel de plus près, non pas en donnant des ordres mais en travaillant à ses côtés, me voit engagée avant tout dans l'amélioration de la qualité du service, la création d'outils, l'organisation du travail, la responsabilisation du personnel pour qu'il apprenne à travailler de manière ordonnée et méthodique. Ce sont des choses qui, dans notre formation d'infirmière, nous ont été inculquées dès le départ et qui font partie, non seulement de ma façon de travailler, mais aussi de ma façon de penser. L'autre aspect est celui des soins directs et des soins infirmiers. Ici, le médecin est une bête rare que l'on ne trouve que dans les grands hôpitaux", souligne le père Davide. Le diagnostic et la prescription sont confiés à un personnel sommairement formé et, dans certains cas plus chanceux, à une infirmière diplômée, ce qui est déjà beaucoup par rapport à la norme du pays."
"Une fois que quelqu'un m'a demandé si je me sentais plus comme un infirmier ou plus comme un musicien, j'ai répondu que je suis un musicien piégé dans le corps d'un infirmier, conclut le prêtre de la Société des missions Africaines. Maintenant, je suis un musicien, un infirmier et un prêtre, dans un seul corps, dans lequel ces trois aspects de ma personne peuvent fusionner harmonieusement."
(DC) (Agence Fides 16/2/2023)
