AMÉRIQUE/BRÉSIL - Le travail de l'Église pour combattre la traite des personnes doit être complété par un programme gouvernemental

mercredi, 8 février 2023 trafic d'êtres humains   droits fondamentaux   eglises locales   politique   société civile  

Brasilia (Agence Fides) - " Un rôle important de cette Commission est l'écoute. Nous entendons le cri d'angoisse de nos sœurs et frères qui vivent les différentes formes de violence. Nous avons entendu le cri de la faim, l'absence de politiques publiques, nous avons entendu de nombreux cris. L'écoute est une chose sur laquelle le Pape François a attiré notre attention. En ce moment où il y a un signe d'espoir, nous devons être plus attentifs à l'écoute". C'est par ces mots que l'évêque de Pesqueira, Monseigneur José Luiz Ferreira Salles, a résumé la réunion de la Commission épiscopale spéciale de lutte contre la traite des êtres humains (CEPEETH) de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB) qui s'est tenue à Brasilia ces derniers jours. Cette réunion de trois jours a été consacrée à la réflexion sur les actions menées et à la planification de celles de l'année 2023. La situation actuelle du pays qui interfère avec la violence structurelle a été analysée et, par conséquent, reflétée dans les actions de lutte contre la traite des personnes.
Les membres de la Commission se sont rendus au Ministère des Droits de l'Homme et de la Citoyenneté, où ils ont été reçus par la Chef de Cabinet du Secrétariat Exécutif, Laura Zacher, et Rita Cristina de Oliveira, Secrétaire Exécutive du Ministère. Dans une lettre, le CEPEETH a proposé la reprise des efforts de lutte contre la traite des personnes dans le pays. Au cours de la réunion, le nouvel évêque de Roraima et président de la Commission, Monseigneur Evaristo Pascoal Spengler, a expliqué qu'en plus de sensibiliser la société à cette question, l'Église participe à des programmes de formation réalisés en réseau avec des pasteurs, des organisations et des institutions qui encouragent les initiatives de lutte contre la traite des personnes. Sœur Eurides Alves de Oliveira a souligné que "tous ces efforts et ce travail de l'Église et de la société civile, s'ils ne sont pas accompagnés ou intégrés dans un programme gouvernemental avec des politiques et des structures publiques, sont fragmentés".
Les six points présentés par le CEPEETH sont vastes et couvrent les sujets suivants : réviser, avec une large participation de la société, le Plan actuel, puis élaborer et mettre en œuvre le 4ème Plan national de lutte contre la traite des personnes ; garantir le budget des différentes politiques publiques de lutte contre la traite des personnes, en mettant l'accent sur les situations suivantes: Exploitation sexuelle des enfants, des adolescents et des femmes, travail des enfants, esclavage domestique ; reprise de la gouvernance intersectorielle de la politique nationale de lutte contre la traite des personnes avec la participation des différents ministères et secrétariats ; création et activation de centres de lutte contre la traite des personnes dans les États et les municipalités ; création de commissions d'État pour la lutte contre le travail forcé (Coetrae) et de postes d'assistance aux migrants, aux réfugiés et aux victimes de la traite des personnes, dans les aéroports, les ports et les autoroutes du pays ; soutien à la mise en œuvre de processus, de campagnes permanentes et d'actions de lutte contre la traite des personnes dans les trois volets prévus de la politique nationale Prévention, assistance et responsabilité ; garantir la participation du gouvernement et de la société civile dans les espaces de planification, de suivi et de gestion des processus. Laura Zacher a salué les demandes et a souligné que la participation sociale est une priorité du gouvernement.
"Ce fut une réunion pleine d'espoir", a commenté Mgr Evaristo Pascoal Spengler. "Nous nous rendons compte que l'implication et les initiatives de la Commission ont contribué à sensibiliser la société à cette question chaque année. Notre visite au ministère des droits de l'homme a été très positive. J'y vois un signe d'espoir, car nous savons que l'être humain est créé par Dieu et mérite le respect, personne ne peut utiliser l'être humain pour le profit, nous devons tout faire pour qu'il ait la dignité et le respect des filles et des fils de Dieu".
(SL) (Agence Fides 8/2/2023)


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