New Delhi (Agence Fides) - Agir rapidement pour mettre fin à la haine et à la violence ciblées contre les minorités religieuses, en particulier les chrétiens et les musulmans en Inde : c'est ce que demande la " All India Catholic Union " (AICU) au Premier ministre de l'Union indienne, se disant " profondément troublée par la haine contre les minorités religieuses qui, ces derniers mois, a fait éruption comme autant de volcans dans la mer de l'harmonie religieuse en Inde ". L'AICU a écrit au gouvernement fédéral et aux gouvernements des différents États de la Fédération, les exhortant à prendre des mesures urgentes pour mettre fin à la campagne de haine et de persécution qui fait rage dans le pays.
Dans une note envoyée à l'Agence Fides par l'organisation laïque catholique indienne, qui a été fondée il y a plus de 100 ans, Lancy D'Cunha, président national de l'AICU, déclare : "Si elle n'est pas contrôlée maintenant, la haine pourrait causer des dommages incalculables à la paix nationale. "Elle est allée bien au-delà de la polarisation par le biais des soi-disant "lois sur la liberté de religion" qui criminalisent les mariages interconfessionnels sous prétexte de freiner les conversions, effectuées par la force ou la tromperie", note D'Cunha.
L'AICU rappelle les plus récents et graves incidents de violence dans les États de l'Uttar Pradesh, du Karnataka et de l'Haryana, où des voyous, des militants et des dirigeants politiques locaux ont terrorisé les communautés religieuses minoritaires (chrétiens et musulmans), le clergé et les institutions.
"Au fil des siècles, des civilisations anciennes comme l'Inde ont surmonté des périodes de violence pour devenir des leaders de la paix et du développement", a observé le président. "Nous devons tirer les leçons des erreurs commises par d'autres nations, qui ont ruiné leur économie et leur tissu social et les ont menées au bord du gouffre", déclare M. D'Cunha.
"Les dirigeants politiques et religieux doivent agir ensemble pour renforcer la paix et l'amitié. Ils ne peuvent pas détourner le regard de leurs responsabilités. L'Union catholique s'engage à œuvrer pour la paix, l'harmonie entre les groupes religieux et sociaux et l'intégrité et le progrès de notre pays", a-t-il ajouté.
L'AICU, ainsi que d'autres groupes chrétiens, a déjà contesté devant la Cour suprême les lois discriminatoires qui refusent aux Dalits chrétiens la protection des dispositions constitutionnelles accordée au contraire aux Dalits de confession hindoue, sikh et bouddhiste. L'AICU, ainsi que d'autres groupes religieux et mouvements de la société civile, indique qu'elle déposera des recours juridiques contre les lois anti-conversion qui vont à l'encontre de la lettre et de l'esprit de la Constitution et déclenchent des violences ciblées.
Fondée il y a 103 ans en tant qu'organe du laïcat catholique, l'AICU a vu la nation faire face à des défis tels que la partition entre le Pakistan et l'Inde en 1947, la violence à l'encontre des sikhs en 1984, le bain de sang et les affrontements entre hindous et musulmans après la démolition de la mosquée de Babri en 1992. Dans toutes ces circonstances, il a fait entendre sa voix en proclamant les valeurs évangéliques telles que le dialogue, la tolérance, la paix, la justice, l'harmonie sociale religieuse et la protection du bien commun.
(SD-PA) (Agence Fides 25/5/2022)