ASIE/MYANMAR - Trois pasteurs de l'Église baptiste arrêtés dans l'État de Kachin : ils ont prié pour la paix

jeudi, 1 juillet 2021 paix   prière   oecuménisme   violence   politique  

Myitkyina (Agence Fides) - L'armée birmane a arrêté trois pasteurs des dénominations de l'Église chrétienne baptiste qui avaient animé une réunion de prière pour demander le rétablissement de la paix au Myanmar. Comme l'ont confirmé des sources locales de Fides, les trois pasteurs ont organisé une réunion œcuménique de prière pour la paix à laquelle ont participé des chrétiens de toutes les confessions présentes au Myanmar, le 3 mars, dans la salle de culte de la municipalité de Naw Mon, dans l'État de Kachin, au nord du Myanmar. Cette réunion, considérée comme "subversive", a conduit à leur arrestation. Les trois personnes arrêtées sont le pasteur Koshan Singsar (Église baptiste kachin), le pasteur Z Kaw Htinah (Église du Christ) et le pasteur M Hawng Di (Église baptiste de Rawan). Ils sont poursuivis en vertu de l'article 505 (a) et (b) du code pénal du Myanmar, qui punit ceux qui répandent la terreur, les fausses nouvelles et la subversion contre l'État ou ses représentants.
Un prêtre catholique du diocèse de Myitkyina, qui préfère l'anonymat pour des raisons de sécurité, déclare à Fides : " Ce sont des accusations absurdes. Nous sommes incrédules. La junte militaire du Myanmar a peur même des prières pour la paix et de la puissance de Jésus-Christ, que nous invoquons de tout cœur pour qu'il apporte la paix au Myanmar. La junte ne veut pas la paix afin de maintenir son pouvoir et d'exploiter toutes les ressources économiques du Myanmar à son propre profit. La prière n'est pas une subversion, c'est une confiance en Dieu. Nous continuerons à implorer de Dieu le don de la paix".
Entre-temps, la junte militaire a ordonné la libération de 2 296 prisonniers politiques, dont des journalistes, des jeunes et des intellectuels qui avaient pris part à des manifestations pacifiques après le coup d'État du 1er février. Selon un porte-parole de l'armée, les personnes libérées "n'avaient pas pris part à des actes violents". Toutefois, selon l'Association d'assistance aux prisonniers politiques, 5 200 prisonniers politiques sont toujours détenus dans les prisons birmanes. Parmi les personnalités publiques emprisonnées figurent plusieurs parlementaires légitimement élus lors des élections de novembre 2020 et la dirigeante démocratique Aung San Suu Kyi, qui est jugée pour des accusations entièrement fabriquées. (PA-JZ) (Agence Fides 1/7/2021)



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